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Tout savoir sur la Sécurité des Systèmes d'Information (SSI)

Publié il y a 6 jours
Tout savoir sur la Sécurité des Systèmes d'Information (SSI)

En 2024, la France a connu une hausse record des cyberattaques : l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) a ainsi relevé une augmentation de 15 % des incidents par rapport à l’année précédente dans son Panorama de la cybermenace 2024. Plus nombreuses et plus sophistiquées, les cybermenaces touchent tous les secteurs, de l’industrie aux établissements de santé, en passant par le e-commerce.

La Sécurité des Systèmes d’Information (SSI) s’impose alors comme une priorité stratégique pour les organisations. Elle regroupe l’ensemble des moyens techniques, organisationnels et humains mis en œuvre pour garantir la confidentialité, l’intégrité, la disponibilité et la traçabilité des données. De l’audit du Système d'Information (SI) au déploiement de solutions de sécurité, chaque entreprise doit adapter ses défenses face aux risques informatiques croissants.

En quoi consiste la SSI ? Quels sont ses principes fondamentaux ? Quelles solutions techniques adopter ? Quels métiers interviennent dans ce domaine en forte tension ? C’est parti pour une présentation complète de la sécurité des systèmes d’information avec Freelance-Informatique !

Qu’est-ce que la sécurité des systèmes d’information ?

La sécurité des systèmes d’information, parfois appelée InfoSec, désigne l’ensemble des méthodes, des moyens techniques et des procédures destinés à protéger les ressources informatiques d’une organisation. Elle a pour objectif d’assurer la circulation fluide de l’information, mais aussi son stockage en lieu sûr et sa confidentialité afin de s’assurer de son intégrité et du respect de la législation, notamment en matière de données personnelles.

La SSI englobe :

  • Les équipements physiques : serveurs, ordinateurs, réseaux, objets connectés ;
  • Les logiciels ;
  • Les bases de données ;
  • Les accès utilisateurs ;
  • Les services cloud.

Elle s’articule autour de plusieurs pratiques comme la mise en sécurité des réseaux et des points de terminaison, le chiffrement des données ou encore la protection des actifs informatiques physiques. Au-delà des aspects techniques, la SSI intègre une dimension humaine cruciale, à travers la sensibilisation des collaborateurs, la gestion des identités et des protocoles d’accès ou encore les réactions à adopter en cas d’incident.

La SSI repose à la fois sur :

  • Des outils à implémenter au sein du SI : pare-feux, antivirus, systèmes de détection d’intrusion, algorithmes de chiffrement ;
  • Des politiques internes : charte informatique, bonnes pratiques en matière de gestion des droits, audits de cybersécurité réguliers ;
  • Des normes de conformité à respecter : RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), ISO/CEI 27001, directive NIS 2 (Network and Information Security).

Pourquoi la SSI est-elle un enjeu stratégique en 2025 ?

La sécurité des systèmes d’information est devenue un enjeu central de souveraineté, de compétitivité et de résilience pour les entreprises et les institutions publiques.

La multiplication des cyberattaques met sous pression des structures parfois mal préparées. Selon le Baromètre 2025 du CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique), une organisation sur deux est touchée par les menaces informatiques en 2025.

Les rançongiciels, le vol de données, le phishing ou les attaques en déni de service ou DDoS (Distributed Denial of Service) peuvent avoir des conséquences critiques : arrêt de production, perte financière, litiges, atteinte à la réputation ou encore mise en danger des usagers.

Face à ces enjeux, la législation française se durcit pour protéger les données personnelles des citoyens. La directive européenne NIS 2, en cours de transposition dans le droit national, demande ainsi l’établissement d’un haut niveau de protection pour les systèmes d’information des infrastructures critiques et sensibles au sein des États membres de l'Union européenne. Ce cadre s’ajoute à celui de la norme volontaire ISO/CEI 27001, qui définit les exigences à respecter pour l’établissement d’un Système de Management de la Sécurité de l'Information (SMSI).

La généralisation du cloud computing, du télétravail, de l’IoT (Internet of Things) et de l’Intelligence Artificielle (IA) générative augmente encore davantage la surface d’exposition des entreprises et des institutions.

Face à ces défis, les organisations doivent adopter une démarche SSI globale, proactive et continue, intégrée à leur stratégie numérique, afin de respecter la loi et de protéger les données personnelles de leurs clients, mais aussi d’accroître leur résistance face aux risques omniprésents.

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Les 5 piliers de la sécurité des systèmes d'information

La sécurité des systèmes d’information repose sur cinq principes fondamentaux qui structurent l’ensemble des politiques, des processus et des technologies mis en place pour protéger les actifs numériques d’une organisation.

Disponibilité

La disponibilité garantit, pour les utilisateurs autorisés, l’accès continu et sans interruption aux données, aux applications et aux services numériques. Les systèmes doivent ainsi être accessibles lorsque l’organisation en a besoin, sans panne ni temps d’arrêt significatif. Toute indisponibilité, qu’elle soit due à un problème technique, à une cyberattaque ou à tout autre événement, peut paralyser l’activité d’une entreprise.

La disponibilité du SI repose sur :

  • Des infrastructures robustes ;
  • Une sauvegarde régulière des données ;
  • Un Plan de Reprise d’Activité (PRA) ;
  • Un Plan de Continuité d’Activité (PCA).

Intégrité

L’intégrité permet de s’assurer que les données ne sont ni altérées ni modifiées de manière non autorisée pendant leur stockage, leur traitement ou leur transmission. Elle protège donc la fiabilité et l’exactitude des informations. Une faille d’intégrité peut fausser les décisions métiers, compromettre des processus ou provoquer des erreurs critiques.

Ce pilier est garanti par la mise en place de mécanismes de contrôle d’intégrité comme le hachage cryptographique, la gestion des versions ou encore la détection des altérations.

Confidentialité

La confidentialité désigne la protection des informations sensibles contre tout accès non autorisé. Elle garantit que seules les personnes habilitées peuvent consulter ou manipuler certaines données, ce qui est crucial pour respecter les réglementations comme le RGPD.

Pour assurer la confidentialité des informations, les pratiques suivantes doivent être mises en place :

  • Le chiffrement des données ;
  • La gestion des identités et des droits d’accès ;
  • La mise en place de protocoles d’authentification forte ;
  • La sensibilisation des collaborateurs.

Traçabilité

La traçabilité consiste à enregistrer et à surveiller les actions réalisées sur le système d'information pour pouvoir les analyser, les auditer ou les reconstituer a posteriori, par exemple en cas d’attaque. Elle permet la détection de comportements suspects et la restauration du SI lors d’un incident de sécurité. C’est aussi une obligation instaurée par la législation.

La traçabilité implique :

  • L’enregistrement des accès, des modifications ou des tentatives d’intrusion sous forme de logs ;
  • La mise en place de solutions de supervision et d’analyse de tous les comportements liés au SI.

Authentification

L’authentification permet de vérifier l’identité d’un utilisateur ou d’un appareil avant de lui accorder l’accès à une ressource. Une authentification robuste réduit considérablement les risques d’intrusion ou de vol de données, surtout à distance, notamment dans le cadre du télétravail.

Elle peut prendre plusieurs formes : mots de passe, authentification multifacteur (MFA ou Multi-Factor Authentication), certificats numériques ou encore données biométriques, telles que l’empreinte digitale.

Quelles sont les solutions pour sécuriser un système d'information ?

Sécuriser un système d'information repose sur un ensemble de solutions techniques, organisationnelles et humaines mises en œuvre par la Direction des Systèmes d’Information (DSI).

Voici un bref tour d’horizon des mesures à adopter pour établir une politique SSI efficace :

  • Installer des pare-feux, antivirus et anti-malware sur chaque appareil électronique connecté au réseau : ces solutions filtrent les flux en empêchant les accès non autorisés, puis détectent et suppriment les logiciels malveillants ;
  • Mettre en place des systèmes de détection d’intrusion : ces outils analysent le trafic réseau pour repérer les comportements suspects ou les attaques en cours ;
  • Actualiser régulièrement les logiciels et les correctifs de sécurité en place grâce à des dispositifs de patch management ;
  • Chiffrer les données : un cryptologue peut notamment mettre en place des algorithmes de chiffrement afin de protéger les données sensibles, qu’elles soient stockées ou en transit ;
  • Établir une politique stricte en matière de gestion des identités et des accès : aussi appelée IAM (Identity and Access Management), elle consiste à attribuer les bons droits aux bonnes personnes. Elle peut s’accompagner d’une authentification multifacteur pour renforcer la sécurité des autorisations ;
  • Sauvegarder régulièrement les données et établir des mesures de reprise d’activité en cas de vol ou de pertes d’informations ;
  • Réaliser des audits de sécurité et des tests de pénétration, ou pentests : effectués de manière régulière, ils évaluent la robustesse du SI face aux cybermenaces en détectant les vulnérabilités et en simulant les cyberattaques ;
  • Former et sensibiliser les utilisateurs : la majorité des intrusions dans le SI sont dues au facteur humain. Informer tous les collaborateurs des risques encourus et des contenus suspects permet de réduire drastiquement le nombre d’attaques fructueuses.

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Qui sont les professionnels de la SSI ?

La sécurité des systèmes d'information mobilise de nombreux profils spécialisés aux compétences complémentaires. Elle ne résume pas à une profession unique, mais exige l’intervention d’expertises multiples.

Gouvernance des données, conception d’architectures réseaux sécurisées, rédaction de code informatique robuste, analyse des incidents : chaque domaine fait intervenir différents experts en sécurité informatique.

Les principaux métiers de la cybersécurité sont les suivants :

  • RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information) : aussi appelé responsable de la sécurité informatique, il définit et pilote la stratégie globale de sécurité d'une entreprise, en manageant l’équipe dédiée à la SSI ;
  • Consultant en cybersécurité : il intervient de manière ponctuelle pour auditer, conseiller et mettre en place des solutions de protection adaptées aux besoins de ses clients ;
  • Pentester : aussi connu sous le nom de hacker éthique, il réalise des tests d’intrusion pour simuler des attaques et détecter les vulnérabilités ;
  • Analyste SOC (Security Operation Center) : l’analyste en cybersécurité surveille les alertes en temps réel et réagit aux incidents ;
  • Architecte en cybersécurité : également nommé architecte SSI, il conçoit l’architecture globale d’un système sécurisé ou intervient sur un SI existant pour optimiser sa protection ;
  • Forensic Analyst : spécialiste de l’analyse des traces numériques, il récolte chaque preuve laissée par les pirates informatiques après une attaque, afin d’identifier l’origine et les conséquences de cette dernière.

Ces professionnels peuvent exercer leurs métiers en entreprise, au sein du service informatique, en ESN (Entreprise de Services du Numérique) ou dans le cadre d’une mission freelance, en intervenant ponctuellement chez un client.

Très recherchés sur le marché du travail, ces experts ont suivi une formation spécialisée en école d’ingénieurs ou d’informatique, en université ou en IUT (Institut Universitaire de Technologie). Le diplôme de ces spécialistes peut correspondre à un niveau Bac +2, Bac +3 ou Master.

Face à la pénurie de profils qualifiés dans ce secteur clé, des centres de formation ont élaboré des parcours de reconversion en cybersécurité, par l’intermédiaire de cursus courts et intensifs qui permettent l’obtention rapide d’une certification reconnue.

FAQ sur la sécurité des systèmes d’information

Qu’est-ce qu'un SMSI ?

Un SMSI est un système de management de la sécurité de l’information. Basé sur la norme ISO/CEI 27001, il permet de structurer, de mettre en œuvre et d’améliorer en continu la politique de sécurité d’une organisation. Il constitue un levier crucial pour sécuriser le SI et répondre aux exigences réglementaires.

Le SMSI englobe les processus, les ressources humaines et techniques, les responsabilités et les règles visant à assurer le respect des cinq piliers de la SSI : disponibilité, intégrité, confidentialité, traçabilité et authentification.

Quelle est la différence entre cybersécurité et SSI ?

La SSI est un concept plus large que la cybersécurité. Elle englobe la protection de l’ensemble du système d’information, y compris les données, les applications, les équipements, les accès physiques et les personnes.

La cybersécurité est centrée sur la protection contre les cyberattaques des systèmes numériques connectés à Internet. Elle constitue un sous-ensemble de la SSI, focalisé sur les menaces en ligne.

Peut-on exercer dans la SSI en tant que freelance ?

Oui, de nombreux spécialistes en cybersécurité travaillent en freelance. Les entreprises font régulièrement appel à des indépendants pour des missions courtes en les contactant sur une plateforme freelance. Audit de sécurité, pentest, déploiement de solutions de chiffrement, accompagnement à la conformité, gestion d’incident : la mise en sécurité du SI exige de nombreuses interventions ponctuelles.

Pour se démarquer face à la concurrence, l’obtention de certifications reconnues en cybersécurité telles que la CISSP (Certified Information Systems Security Professional) ou le Google Cybersecurity Certificate peut constituer un atout de taille. Elle doit s’accompagner d’une solide expertise technique et d’une connaissance approfondie de la réglementation.

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