La Justice américaine vient d’accuser un ex-ingénieur de Twitter pour avoir commis de l’espionnage pour l’Arabie Saoudite. Il encourt jusqu’à 20 ans d’incarcération. Dans cette entreprise, l’ancien employé de l’oiseau bleu aurait été aidé par deux ressortissants saoudiens. L’infraction aurait été perpétrée entre 2014 et 2015. Les coupables auraient réussi à espionner environ 6 000 comptes Twitter.
Un tribunal américain a déclaré le 9 août dernier coupable un ex-ingénieur de Twitter, Ahmad Abouammo. Plusieurs charges ont été retenues contre lui. Cet ancien employé du réseau social aurait notamment joué le rôle d’espion pour l’Arabie Saoudite. Il a fourni l’identité de dissidents à la famille royale et au gouvernement à Riyad. Ahmad Abouammo l’aurait fait en échange d’une montre valant 40 000 dollars et d’une rétribution d’environ 300 000 dollars. Quand des agents du FBI l’ont interrogé, il a prétendu que cette somme constituait la rémunération d’une mission freelance .
À savoir : les travailleurs indépendants dans l’informatique peuvent visiter des plateformes dédiées pour trouver ce type de projets.
Un ancien ingénieur a abusé de sa fonction pour obtenir des données
Des représentants de l’Exécutif saoudien auraient pris contact avec Ahmad Abouammo en 2014. Le ressortissant égyptien était mandaté pour recueillir des données confidentielles et personnelles sur des opposants de l’État. D’après l’acte d’accusation, il a pu récolter ces informations sensibles, accessibles seulement en interne, grâce à un accès non autorisé .
Les supérieurs du quadragénaire ont rapidement remarqué ses manigances et lui ont exigé des explications. À cause de cette demande de comptes, Ahmad Abouammo a démissionné de chez Twitter. Cet ancien employé occupait une place très stratégique pour soutirer des renseignements. En revanche, il lui a manqué les astuces pour couvrir ses traces. L’ingénieur a aussi essayé de revendre sa montre sur Internet, au prix susmentionné, tout juste quelques jours après l’avoir obtenue. Il a par ailleurs très mal dissimulé l’origine de son argent en s’appuyant sur de fausses factures.
La police de San Francisco a procédé fin 2019 à son arrestation. Les enquêteurs n’ont pas pu consulter les échanges de messages entre Ahmad Abouammo et son contact en Arabie Saoudite. Leur existence a cependant été entièrement établie. Au terme du procès, le jury fédéral a estimé avoir regroupé assez de preuves convertissant les suspicions en accusation .
Un des ex-employés de Twitter a réussi à fuir les États-Unis
Le quadragénaire a donc été jugé coupable sur des preuves bien détaillées. Sa culpabilité est avérée. Le jaugeage des impacts réels de ses actions dans le royaume saoudien se révèle en revanche extrêmement compliqué. Twitter s’est abstenu de commenter la décision du jury fédéral. L’entreprise a juste accusé son ex-ingénieur pour avoir menti sur ses avoirs.
À noter que l’acte d’accusation ne se limite pas à son rôle d’agent pour une puissance étrangère. Ahmad Abouammo a également été accusé de blanchiment d’argent, de falsification de document et d’usage de faux . Des infractions commises pour dissimuler ses gains à l’administration américaine.
Dans cette affaire d’espionnage, l’Égyptien aurait été aidé par deux ressortissants saoudiens. Le ministère américain de la Justice a accusé Ahmed Al Mutairi d’avoir agi d’intermédiaire entre :
- Les responsables de l’Exécutif saoudien ;
- Ahmad Abouammo ;
- Ali Alzabarah.
Autre ancien employé de Twitter, ce dernier aurait également fourni des informations confidentielles et personnelles à Riyad depuis 2014 . Toutefois, il est parvenu à quitter les États-Unis avec sa famille après que le FBI les a placés sous surveillance. Ils se réfugient aujourd’hui en Arabie Saoudite.