Le ministère de l’Économie a adressé aux administrations une fiche technique pour les notifier des nouvelles sanctions prononcées contre Moscou. Ceci, après l’instauration d’un règlement en ce sens au niveau de l’Union européenne. Dans le secteur de la sécurité IT, Kaspersky est concerné par ces mesures. Ces dernières ont pour but d’empêcher la commande publique des développeurs originaires de la Russie.
Dès le commencement de l’invasion russe en Ukraine, l’ANSSI ou Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a pris des dispositions. Cela, à son échelle. Elle a prévenu les administrations et les sociétés sur l’utilisation des instruments digitaux en relation avec la Russie. Parmi ces outils, Kaspersky a été particulièrement cité. L’agence ordonnait à ces organisations de penser à moyen terme à une stratégie visant à diversifier leurs solutions de cybersécurité.
Cet avertissement peut avoir dissuadé certains experts IT de Devenir consultant pour cet éditeur d’antivirus. Pour rappel, travailler sous ce statut présente divers avantages comme la possibilité de choisir librement ses clients. De plus, celui-ci permet de profiter d’une flexibilité dans l’organisation de son planning.
Bercy a chassé l’entreprise des marchés publics
Face à cette alerte de l’ANSSI, les entreprises tricolores ont été troublées et ont cherché une alternative pour leur antivirus. Kaspersky était devenu indésirable dans plusieurs pays du Vieux Continent. De l’autre côté de l’Atlantique, Washington a récemment mis le développeur moscovite de logiciel de cybersécurité.
Le 8 avril 2022, l’Union européenne a adopté un règlement durcissant les représailles contre Moscou. À la suite de cette décision, la situation s’est de plus en plus compliquée pour le fournisseur de service en cybersécurité. En France, le ministère de l’Économie a transmis aux administrations une fiche technique sur l’interdiction d’octroyer ou de continuer :
[…] L’exécution de tout marché public ou contrat de concession avec des personnes de nationalité russe, ou avec les personnes, organismes ou entités détenues par une personne russe.
Questionnée sur cette exclusion, la filiale française de Kaspersky affirme qu’elle a bien été informée :
des entreprises détenues directement ou indirectement à plus de 50 % par des citoyens ou des entités juridiques russes, dans les marchés publics des États membres et les organisations de l'UE. […]
L’éditeur estime être épargné par les mesures de l’UE contre Moscou
D’après l’entreprise, les restrictions fixent un plafond de :
- 215 000 euros pour les marchés publics de services et de matériel conclus avec les administrations décentralisées ;
- 140 000 euros pour les appareils étatiques de niveau supérieur.
En d’autres termes, explique-t-elle, seuls les contrats ou appels d’offres importants supérieurs à ces limites sont concernés. Kaspersky France poursuit qu’avec ses partenaires, distributeurs ou revendeurs, ses entreprises dirigées par des sociétés locales :
- Détiennent des contrats avec les municipalités, les Exécutifs locaux et les mairies ;
- Prennent part à plusieurs appels d’offres.
Pour la majorité, ces contrats pèsent moins que les seuils susmentionnés. Autrement dit, ils échappent aux sanctions. Ses activités demeurent ainsi constantes, résume l’éditeur russe d’antivirus.
Pourtant, il rentre bien dans le champ de la fiche technique élaborée par Bercy. De fait, la société est donc écartée de la commande publique. Le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur s’en est par exemple détourné. Le directeur des infrastructures de l’Université de Lille, Cédric Foll a partagé cette nouvelle sur Twitter le 21 avril 2022.