Il arrive qu’on utilise l’expression dark net à la place de dark web , et vice versa. Il n’y a malheureusement pas que le grand public qui confond les deux. Certains consultants cybersécurité peuvent aussi commettre cette erreur.
Les deux concepts ne signifient pas la même chose. Le dark net est une infrastructure physique, un espace numérique hébergeant notamment de nombreux sites illégaux. Il constitue un réseau dont l’accès est souvent restreint, mais contribue à sa façon au grand ensemble que représente Internet. Le dark web désigne quant à lui le contenu se trouvant sur les réseaux dark net. Si on peut y trouver des plateformes illégales, il comporte également de nombreuses sources légales, délibérément cachées par exemple pour lutter contre la censure.
Comment naviguer sur le dark net ?
Il n’existe pas un mais plusieurs réseaux dark net. Pour accéder à ces plateformes, il faut passer par exemple par des passerelles d’accès . L’utilisateur peut dans ce cas se servir du même navigateur auquel il recourt habituellement. La technique la plus efficace consiste toutefois à passer par des réseaux tels que :
Tor est le plus répandu des réseaux dark net. Le navigateur permettant d’y accéder est une version modifiée de Mozilla Firefox.
La technologique sur laquelle Tor est basé permet de garantir une confidentialité optimale des actions faites par l’utilisateur. Le réseau possède un nœud de sorties, un intermédiaire et un nœud d’entrée. Le destinataire peut en temps normal voir l’adresse IP. Les trois nœuds permettent néanmoins de préserver son anonymat quand :
La sécurité du routeur oignon n’est pas parfaite. Il y a quelques années, le réseau a même connu un bug.
D’où l’intérêt d’installer une application de réseau privé virtuel (VPN) et de l’allumer avant d’aller sur les parties cachées d’Internet.
Un espace souvent préjugé sulfureux
Les préjugés sont tenaces, et le terme « dark » suffit à lui-même pour renforcer les croyances populaires les plus sombres. Beaucoup sont en effet convaincus que le dark web est seulement utilisé afin de visiter des places de marché illicites et se procurer :
Pourtant, ce réseau caché ne sert pas qu’aux personnes ayant des visées malveillantes . Il permet aussi de surfer de manière confidentielle sur Internet, de partager anonymement des contenus... Les lanceurs d’alertes et les journalistes, entre autres, y recourent ainsi afin d’échapper à la censure pratiquée par certains États. En Russie, par exemple, les autorités suppriment graduellement l’accès aux réseaux sociaux américains. Pour ses utilisateurs dans le pays, Twitter a décidé de mettre en place une adresse accessible depuis Tor il y a quelques mois . À titre informatif, le dark web possède ses propres réseaux sociaux, baptisés Postor, Galaxy 3 ou Union Social .
Deux scientifiques ont mené en 2016 une étude sur les sites web qu’on peut visiter grâce à Tor. Ils ont conclu que 57 % d’entre eux étaient conçus pour la pratique d’activités interdites. Une autre étude a examiné en 2020 les requêtes saisies dans le moteur de recherche. Elle a démontré qu’à peine 7 % de ces recherches ciblaient des activités illicites.