Sur le marché du Cloud, les opérateurs européens et leurs rivaux américains mènent depuis longtemps une lutte acharnée. Aujourd’hui, cette bataille, dont l’issue représente un enjeu de souveraineté nationale, gagne encore en ampleur. Tant chacun de ces acteurs veut accaparer le plus de part possible. Pour l’heure, ce sont les géants américains qui ont l’avantage.
Le marché des services nuagiques (stockage de données dans des serveurs informatiques ou en ligne) s’agrandit rapidement. Au point qu’il dégage un potentiel de croissance tournant autour de 30 % à 40 % par an .
Un rythme qui garantira une multiplication des emplois en la matière à l’avenir. Pour les experts en IT, Devenir freelance figure parmi les moyens envisageables permettant de profiter des opportunités futures. Pour travailler sous cette forme d’emploi, quelques étapes doivent être respectées : étude de marché, choix du statut juridique…
Dans cet environnement de forte progression, opérateurs américains et européens ambitionnent tous de renforcer leur notoriété sur le marché. Des alliances ont alors été conclues.
Fournir un Cloud de confiance aux clients
Le 30 juin 2022, Google a inauguré ses trois premiers centres de données dans l’Hexagone. La firme veut assurer à ses clients professionnels que leurs informations soient dorénavant bien hébergées en France . Le géant américain a établi un partenariat avec trois coopérateurs, dont le spécialiste nantais de la digitalisation Onepoint. Il a déjà séduit le groupe Rocher, spécialisé dans les cosmétiques, Système U ou encore Renault Group.
Par ailleurs, la multinationale de Mountain View s’est unie à Thales pour :
- Déployer son offre de Cloud de confiance. Autrement dit : élaborée spécialement pour remplir les critères de souveraineté imposés par l’Exécutif tricolore. Le service doit en ce sens être géré par des opérateurs européens et installé dans l’Hexagone ;
- Rendre les données plus sûres.
Son compatriote Microsoft s’est, de son côté, associé à Capgemini et Orange. Les trois parties désirent décrocher la qualification SecNumCloud , accordée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Ce label de fiabilité est exigé lors de certains appels d’offres de marché public . Son obtention a par exemple aidé le fournisseur roubaisien de Cloud OVH à convaincre la Marine nationale.
La concurrence devient en parallèle plus féroce
Cependant, la concurrence entre petits acteurs européens et titans américains de l’informatique en nuage s’exacerbe aussi. Les fournisseurs venant des États-Unis ont su attirer une myriade de clients. Ceci grâce à leurs offres intéressantes couplées à une pléthore de services. Ils ont séduit des administrations, mais aussi de grands groupes privés comme Axa, Stellantis, LVMH, Renault. Signe de leur domination, 80 % du marché des services nuagiques en Europe sont à ce jour partagés entre :
- Google ;
- Microsoft ;
- Amazon.
Leurs rivaux siégeant sur le continent se distinguent par leurs capacités d’investissement plus faibles. Cependant, ils comptent malgré tout batailler pour améliorer leur part sur ce plus grand marché du monde . Le directeur général d’OVHcloud, Michel Paulin, confie à Ouest-France :
Nous n’avons jamais reçu un euro de subvention de l’État, contrairement à ces acteurs qui avaient été aidés lors du projet de Cloud souverain Andromède lancé en 2011. Or cela avait été un échec.
Michel Paulin
Le leader tricolore du Cloud a déposé, avec d’autres fournisseurs européens, une plainte contre Microsoft auprès de la Commission européenne. Ils lui reprochent de mener des pratiques portant atteinte à la libre concurrence .