Dans un contexte économique marqué par l’inflation, les tensions géopolitiques et les défis de recrutement, l’étude annuelle de rémunération Hays offre un éclairage précieux sur l’état actuel du marché du travail en France. L’édition 2024 décortique les répercussions de ces conjonctures sur les salaires et les pratiques en ressources humaines.
Augmentations de salaire : dynamiques et perspectives
L’année 2023 a été marquée par une augmentation de salaire pour près d’un employé sur deux. Cette évolution est principalement attribuée aux revalorisations générales appliquées par les entreprises et à la performance individuelle de leurs collaborateurs. L’inflation, bien que présente, semble avoir joué un rôle moindre dans les décisions d’augmentation.
Pour l’année 2024, les perspectives s’annoncent prometteuses : 49 % des salariés anticipent une hausse de leur rémunération et 69 % des entreprises envisagent de relever les rétributions de leurs employés .
Cette tendance positive témoigne d’une certaine confiance dans la reprise économique et la valorisation du capital humain.
Radiographie des secteurs les plus rémunérateurs
L’analyse des rémunérations par secteur révèle une hiérarchie bien établie. L’informatique domine le classement avec des métiers comme architecte sécurité ou développeur fullstack qui affichent des revenus particulièrement attractifs. Les domaines des assurances et de la finance tirent également leur épingle du jeu, avec des postes comme actuaire ou fiscaliste qui garantissent des niveaux de rémunération élevés. Le BTP n’est pas en reste, offrant des salaires confortables pour les chargés d’affaires.
Le secteur RH n’échappe pas aux disparités de salaires. Les fonctions les mieux rémunérées s’avèrent être celles de vice-président RH, directeur rémunération et avantages sociaux, ainsi que DRH. En revanche, les assistants RH, assistants formation et assistants paie se situent en bas de l’échelle salariale.
Explosion du recours aux collaborateurs externes
Une des évolutions les plus notables mises en évidence par l’étude concerne la montée en puissance du travail externalisé. En effet, 47 % des entreprises indiquent désormais avoir recours à des professionnels externes, que ce soit en intérim ou en mission freelance . Cette pratique répond à un double objectif : s’adapter à la flexibilité requise par les variations d’activité et réduire les coûts associés aux recrutements en CDI.
Intelligence artificielle : vers une adoption progressive en entreprise
Malgré le potentiel révolutionnaire de l’IA générative pour améliorer la qualité du travail, stimuler la créativité et réduire les erreurs humaines, son adoption au sein des organisations reste timide. En effet, seuls 21 % des salariés utilisent actuellement de tels outils dans leur activité quotidienne , principalement pour des tâches simples comme la recherche d’informations ou la synthèse de documents. Les entreprises, bien que conscientes des avantages de cette technologie, tardent à la recommander à leurs employés (11 %). Cette frilosité peut s’expliquer par des facteurs tels que le manque de formation, les réticences culturelles ou les incertitudes juridiques.