Ces dernières années, une amplification exceptionnelle du recours de l’État aux consultants externes s’est produite. C’est ce que révèle un rapport d’enquête qu’une commission du Sénat vient de publier. Ce phénomène découle notamment du contexte instauré par la pandémie de Covid-19. Sans compter la multiplication des projets liés à la digitalisation de l’administration.
Une commission sénatoriale a réalisé des investigations durant quatre mois sur la forte mainmise des cabinets de consulting sur les affaires étatiques. Le 17 mars dernier, elle a publié les résultats de son étude. D’après son rapport, entre 2018-2021, les dépenses publiques en conseil IT ont augmenté de plus de deux fois. Sur cette période, celles-ci sont passées de 279,4 millions d’euros à 646,4 millions .
Une hausse qui crée donc des emplois pour les experts du domaine. Pour saisir les bonnes opportunités, il est recommandé aux indépendants d’avoir recours à une plateforme informatique de missions. En utilisant ces sites, ces professionnels s’informent plus facilement sur les offres existantes.
Une conséquence de la transformation numérique de l’administration
La somme susmentionnée ne prend en considération ni la conception de solutions informatiques, ni l’acquisition de machines et de logiciels. Elle comprend seulement :
- L’expertise technique ;
- Les études de projets d’application ;
- Le conseil en stratégie des systèmes d’information.
D’après le rapport, la sollicitation massive des cabinets externes découle de la croissance des projets de digitalisation de l’administration. Le document indique que l’État fait appel à ces prestataires pour :
Apporter une vision de l'organisation dont l'administration n'est pas coutumière en recourant notamment au lean management, un mode de gestion à flux tendu inspiré du système de production de Toyota.
C’est le cas du ministère des Armées, entre autres. Pour l’aider à réformer la DGA (Direction générale des armées), ce département a engagé le cabinet BearingPoint . Pour environ 4 millions d’euros, il a ainsi pu profiter de l’expertise de ce dernier.
L’État trouve intérêt à engager des consultants externes
Le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, a expliqué la cause de cette mobilisation à grande échelle des consultants externes. D’après lui, ces talents constituaient une source profitable pour trois raisons :
Faire face à un besoin en compétences expertes, travailler sur un projet limité dans le temps et que les équipes ne peuvent pas intégrer complètement, et disposer d'un regard extérieur affûté.
Sans oublier que l’État peut tirer avantage du recours aux cabinets de conseil pour les questions qui concernent :
- Le métavers ;
- La chaîne de bloc ;
- L’intelligence artificielle.
En outre, le rapport du Sénat révèle que les prestataires ont joué un rôle déterminant dans la gestion du Covid-19. Ainsi, le cabinet Accenture a accompagné techniquement l’État dans la mise en place du pass sanitaire. Pour cette coopération, il s’est vu octroyer la somme de 1,9 million d’euros. McKinsey, lui, a reçu 4 millions d’euros en raison de sa participation à la réforme de l’APL (Aides personnalisées au Logement).
Pour le grand public, ces informations dévoilent une réalité jusqu’ici connue seulement de quelques personnes comprenant le fonctionnement de l’État.