Les fournisseurs venus des États-Unis continuent de concentrer une portion majoritaire des activités de Cloud en Europe. Seulement une infime partie des dépenses réalisées dans le secteur, 2 %, rentrent dans les caisses des firmes européennes. Google, Microsoft et Amazon accaparent quant à eux les trois quarts des parts sur le marché.
Les services d’infrastructure Cloud en Europe ont vu leurs recettes progresser sur les quatre derniers trimestres. Pour Services de Cloud privé hébergé, PaaS et IaaS compris, celles-ci ont augmenté de 41 % comparativement aux quatre trimestres précédents. Ces revenus ont ainsi atteint quelque 27 milliards d’euros au 30 septembre 2022 .
Cette croissance profite notamment aux consultant informatique spécialisés dans ces technologies. Un métier dont l’adoption requiert l’exécution de quelques démarches. L’une des étapes les plus importantes à retenir porte par exemple sur la réalisation d’une étude de marché. Une autre opération à prendre en compte repose sur l’élaboration d’un plan d’affaires. Ce document favorisera en effet la viabilité du projet.
Les acteurs américains dominent le marché européen
Ces données ont été tirées d’une étude que le Synergy Research Group vient de publier. Ce rapport révèle également que 72 % des dépenses des entreprises européennes désirant profiter d’un service Cloud proviendraient de :
- Google Cloud ;
- Microsoft Azure ;
- Amazon Web Services (AWS).
Dans le même temps, les firmes européennes ne captent qu’une infime part de marché sur le Vieux Continent . Un fait qui a déjà été établi moult fois auparavant. L’analyste principal chez Synergy Research Group, John Dinsdale, commente :
Alors que les fournisseurs de Cloud américains continuent d'investir plus de 4 milliards d'euros chaque trimestre dans des programmes d'investissement européens, cela représente une colline impossible à gravir pour les entreprises qui souhaitent sérieusement contester leur leadership sur le marché. […]
John Dinsdale
De ce fait, explique-t-il, les sociétés européennes se sont surtout focalisées sur des approches consistant à :
[…] Servir des groupes locaux de clients qui ont des besoins locaux spécifiques, travaillant parfois en tant que partenaires des grands fournisseurs de Cloud américains.
John Dinsdale
L’expert cite les récentes initiatives qui ont été mises en place, telles que :
- S3NS, rassemblant Thales et Google Cloud ;
- Bleu, associant Capgemini, Orange et Microsoft.
Ces alliances permettent aux entreprises de Cloud du Vieux Continent d’obtenir des parts de marché, bien que minimes.
Certaines qualités manquent aux sociétés européennes
Ces coopérations aident également les firmes européennes à couvrir les besoins de certains secteurs émettant des attentes :
- De sécurité des informations ;
- De gouvernance.
Ces partenariats leur permettent alors de se présenter comme Cloud de confiance pour la défense, la finance...
Le marché des activités Cloud en Europe a produit 10,4 milliards d’euros de revenus en avril-juin 2022. Une somme qui reflète une amélioration de cinq fois depuis 2017 . Nonobstant cette croissance, les opérateurs européens de la filière ne perçoivent qu’une minuscule partie de ces recettes.
L’allemand Deutsche Telekom et son concurrent français SAP ne s’arrogent en effet que 2 % du marché européen chacun . Orange, Telecom Italia, OVHcloud et une nuée de fournisseurs régionaux et nationaux se trouvent derrière ces acteurs.
Face à cet écart béant entre opérateurs européens et américains, John Dinsdale a évoqué les défauts des premiers. Il a déclaré que le marché du Cloud représente un jeu d’échelle dans lequel les dirigeants de demain doivent :
- Garder une détermination ciblée pour tendre vers la réussite ;
- Arriver sans cesse à l’excellence opérationnelle ;
- Adopter une vision à long terme de la rentabilité et des investissements ;
- Effectuer d’immenses paris financiers.
D’après lui, toutes les sociétés européennes sont loin de ces critères.