Dans le secteur de la Tech, l’utilisation du prêt de croissance se répand progressivement chez les jeunes pousses. Ce développement intervient à un moment où les valorisations s’effondrent et où le capital-risque ralentit. Dans ce contexte, la société parisienne Isai a annoncé le closing d’un fonds dédié à ce type de financement.
Les start-ups des États-Unis financés par du prêt de croissance ont vu, d’après Pitchbook, leur nombre tripler depuis 2012. Le marché américain de ce type de capital non dilutif pèse 33,1 milliards de dollars, révèle le cabinet. Le mois dernier, Blackstone prévoyait d’effectuer un placement dans la dette privée des jeunes pousses technologiques, selon The Information. Il était précisément question d’une injection de 2 milliards de dollars au minimum.
Pour information, les experts en IT peuvent devenir freelance informatique pour ces start-ups. Adopter ce dispositif leur permettra de bénéficier d’un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et privée. Ils profiteront par ailleurs de l’absence de pression hiérarchique, entre autres.
Encore peu de jeunes pousses recourent au prêt de croissance en France
Le prêt de croissance est également connu sous différentes appellations : venture debt, venture lending , ou encore growth lending . Pour le fonds d’investissement tricolore Isai, le secteur y afférent représente de l’autre côté de l’Atlantique un marché mature. Dans l’Hexagone, il vient en revanche tout juste de naître , indique-t-il. Le gestionnaire d’actifs cofondé par Jean-David Chamboredon expose que ces placements peuvent satisfaire divers types de besoins :
- Restructuration actionnariale ;
- La rentabilité ou une sortie ;
- Bridge vers une levée de fonds à venir ;
- Développement externe ou organique ;
- Etc.
Cette catégorie de financement, peu importe sa dénomination, gagne aujourd’hui en popularité. La réalisation d’un tour de table se compliquant pour certaines start-ups. Ces entreprises s’avèrent en outre encore trop insuffisamment rentables ou trop jeunes pour souscrire un crédit auprès des organismes bancaires. Ne pas s’appuyer sur un financement en capital ne constitue pas forcément une épreuve que les jeunes pousses endurent.
Les valorisations ayant chuté depuis quelques mois, certaines décident en effet de s’orienter vers la dette . Ceci afin de ne pas subir une trop importante dilution. Pareil pour les start-ups ayant programmé leur entrée en Bourse et qui veulent résister jusqu’à ce que la conjoncture s’améliore.
Isaia vient de déployer un fonds de dette privée
Dans ce contexte, Isaia a officialisé au début septembre 2022 la mise en place d’un véhicule d’investissement en dette privée. Doté d’une enveloppe de 40 millions d’euros, il est destiné à parvenir à une taille de 80 millions d’euros .
Il s’agit d’un fonds professionnel de capital investissement (FPCI) souscrit par des entrepreneurs, Bpifrance et des investisseurs institutionnels. Ce dispositif vise à soutenir des start-ups affichant un business model convaincant avec une somme comprise entre 2 et 10 millions d’euros . Les organisations aspirant à ce financement doivent justifier d’une expansion rapide. Il leur est également exigé de présenter 4 millions d’euros de chiffres d’affaires au moins.
Les supports financiers d’Isai seront octroyés sous l’aspect d’obligations avec bons de souscription d’actions (BSA). La rémunération des investisseurs s’effectue avec un taux d’intérêt dépassant celui de la dette contractée auprès des banques . Pierre Martini, le directeur général du gestionnaire d’actifs, explique dans un communiqué :
Dans le contexte actuel, nos souscripteurs apprécient l'espérance de rendement à deux chiffres de ce produit. […]
Pierre Martini
Ce dernier est associé à un risque infime de perte en capital découlant partiellement de la séniorité des financements , détaille-t-il.