Internet est incontournable pour les particuliers comme pour les entités publiques et privées. Pour répondre à ces besoins, il faut des data centers qui fonctionnent 24h/24h. Mais cela consomme beaucoup d’énergie et contribue au réchauffement climatique. Dans ce contexte, les idées de rendre ces data centers éco-responsables se multiplient, dont celle consistant à les faire fonctionner grâce au nucléaire.
Tout le monde a besoin d’Internet pour communiquer, faire des recherches, stocker ou télécharger des données, etc. Les data centers jouent un rôle crucial pour satisfaire ces besoins énormes. Ils rendent service à de nombreuses personnes et entités du monde entier. En même temps, ce sont des infrastructures qui consomment beaucoup d’énergie. Elles représentent plus exactement entre 2 et 3 % de la consommation énergétique mondiale. Surtout, elles fonctionnent grâce à des énergies fossiles. Il est heureusement possible de les rendre plus écologiques. La piste de l’usage du nucléaire est évoquée entre autres par les analystes de chez Omdia, un cabinet d’études britannique qui peut offrir des missions freelance .
Une solution qui n’est pas sans risques
L’entreprise britannique évoque un ravitaillement des data centers avec des petits réacteurs modulaires ou PRM . Des dispositifs assez compacts qui peuvent remplir un espace plus ou moins grand. Ils seraient particulièrement viables pour les plus immenses de ces installations.
Quant aux plus petites, Omdia conseille de collaborer avec les industries locales afin d’exploiter l’excédent éventuel d’énergie générée.
De l’autre côté de l’Atlantique, la Commission de régulation du nucléaire a autorisé un tel recours aux PRM. L’utilisation effective ne devrait toutefois pas commencer avant 2033 voire 2038. Il existe d’autres solutions, notamment les énergies renouvelables, qui peuvent entretemps s’améliorer et augmenter en nombre.
Si le recours au nucléaire est envisageable pour réduire l’empreinte carbone des data centers, cette option n’est pas sans inconvénients. La question de la gestion des déchets, notamment, constitue une source d’inquiétude et parfois de débats passionnés. La solution privilégiée consiste à enfouir ces déchets profondément sous terre. En France, ils sont stockés dans une formation géologique profonde et stable pour confiner la radioactivité. Les déchets les plus dangereux, qui ont une durée de vie de plusieurs milliers d’années, sont enfouis jusqu’à 500 m sous le sol.
L’usage d’autres sources d’énergie est aussi étudié
L’industrie nucléaire ne se limite pas à la construction d’immenses centrales. Les PRM sont aussi utilisés pour faire fonctionner les porte-avions et les sous-marins nucléaires notamment. Ils pourraient également être utilisés pour approvisionner les centres de données pendant toute une décennie voire pendant une trentaine d’années.
Le coût de consommation et de fonctionnement des petits réacteurs modulaires devrait égaler, du moins aux Etats-Unis, à celui de l’éolien ou du gaz.
Outre le recours au nucléaire, beaucoup d’autres idées sont envisagées pour faire fonctionner les data centres. On peut par exemple installer les centres de données dans des régions géographiques plus frais afin de réduire les dépenses énergiques nécessaires pour leur refroidissement. Certains experts réfléchissent également à l’immersion de ces infrastructures dans l’océan ou encore à l’exploitation de l’éolien ou du solaire.
Ces propositions sont néanmoins particulièrement difficiles à réaliser, notamment pour les plus gros data centers. Pour que ces derniers puissent répondre aux besoins massifs des utilisateurs d’Internet, les industries continuent de recourir aux centrales à gaz, à pétrole ou à charbon.