Les forces armées françaises, comme celles d’autres pays, portent un intérêt particulier aux drones sous-marins. Les Américains sont les premiers à miser sur une invention de ce type, investissant plusieurs millions de dollars dans le Naviator. Le TJ-FlyingFish, un drone sous-marin nouvelle génération, est, lui, attendu à une rencontre sur la robotique prévue en Angleterre en mai.
Parmi ses besoins en armement, le ministère en charge des armées cite les drones militaires évoluant dans l’eau. Aux Etats-Unis, un prototype semblable avait été mis au point et testé dans l’Etat du New Jersey. Il s’agit du Naviator, une invention prometteuse, quoique limitée par rapport aux besoins de la marine américaine. Cette année, des chercheurs chinois réalisent le rêve de la Navy. Ils créent le TJ-FlyingFish, un drone comme les autres en apparence mais nettement plus performant. Entre les mains d’un expert informatique , les données fournies par cet appareil opérationnel dans les airs et dans l’eau peuvent aider à gérer des crises.
Les drones sous-marins intéressent la France et les États-Unis
Il y a un an, le ministère des armées a fait état de son besoin d’acquérir des drones sous-marins. Ce matériel performant permettrait d’assurer la sécurité des pipelines et des câbles de liaison. Florence Parly, alors ministre, évoque également un enjeu militaire. Selon elle :
Les fonds marins sont un nouveau terrain de rapports de force qu’il nous faut maîtriser pour être prêts à agir, à se défendre et, le cas échéant, à prendre l’initiative ou du moins à répliquer.
Florence Parly
La France n’est pas la seule à s’intéresser à cet équipement. Il y a quelques années, la marine américaine a investi 618 000 dollars dans la conception du Naviator. Créé par le professeur Javier Diez de l’université Rutgers et ses collègues, cet appareil volant fonctionne également dans l’eau. Sa deuxième caractéristique frappante est la faculté à pouvoir passer de l’immersion au vol, grâce à son dispositif d’hélices double. En juin 2017, l’engin a servi à une activité d’inspection du pont du Mémorial Delaware. Néanmoins, il présente un inconvénient majeur : pour fonctionner en milieu aquatique, il doit être branché. En effet, les ondes acoustiques permettant de diriger l’engin au vol ne peuvent pas pénétrer l’eau, d’où l’idée des câbles. Parmi les perspectives d’améliorations, la Navy pense intégrer des caméras et des sonars au drone.
En mai, le TJ-FlyingFish sera révélé à Londres
Le 29 mai 2023 est une date importante dans l’histoire des drones aquatiques. C’est le jour où le TJ-FlyingFish sera officiellement présenté. Pesant 1.63 kilo, le prototype sera enfin dévoilé lors de la conférence internationale de la robotique et de l’automatisation dans la capitale britannique. Cette invention très attendue est le fruit de la collaboration de deux entités rattachées à des universités chinoises. La première est la Shanghai Research Institute for Intelligent Autonomous Systems, de l’université de Tongji. La seconde est l’ Unmanned Systems Research Group de l’université de Hong-Kong.
Comme le Naviator, il est à la fois aérien et aquatique, et évolue d’un milieu à l’autre sans difficulté. Par rapport à son prédécesseur, le « poisson volant » présente toutefois un point fort : son autonomie. Une seule charge lui permet de tenir 40 minutes dans l’eau et de voler durant 6 minutes.
D’un aspect semblable aux drones usuels, le TJ-FlyingFish se démarque par ses quatre propulseurs. Pour le mode « vol », ils sont orientés vers le haut. Ils prennent la direction inverse, après un tour à 180 degrés, quand l’aéronef plonge dans les profondeurs.