Le nocode se propage fortement, au point qu’il dispose désormais de son propre salon, le Nocode Summit. Du 29 septembre au 30 septembre derniers, cet événement a eu lieu à Paris et a rassemblé une centaine d’entreprises. L’occasion pour les participants de discuter de ce nouveau mode de programmation appelé à accompagner étroitement beaucoup d’entreprises dans le futur.
Au cours des trois prochaines années, 500 millions d’applications numériques seront développées, prédit le cabinet International Data Corporation. Actuellement, la proportion de personnes maîtrisant le codage dans le monde s’avère infime (0,3 % de la population totale). Aux États-Unis seulement, le déficit de talents de développeurs a été estimé à 1,5 million.
Dans le pays de l’Oncle Sam, des opportunités ne demandent donc qu’à être saisies pour les programmeurs indépendants. Pour trouver des mission freelance dans l’informatique, ces travailleurs peuvent en chercher sur les réseaux sociaux à l’instar de LinkedIn. Cependant, le moyen le plus simple pour dénicher des offres réside dans la consultation de plateformes spécialisées en ligne.
Une solution à l’insuffisance de développeur
Ce manque de compétences en termes de développeurs révèle aussi un immense potentiel de croissance pour le nocode. Un mode de programmation reposant sur le développement de sites web ou d’applications sans recourir au codage.
Celui-ci permet d’atténuer cette pénurie de main d’œuvre en conférant à chacun la possibilité d’inventer des outils numériques fonctionnels et professionnels. Son marché pourrait s’équilibrer, en apportant une réponse aux attentes des grandes entreprises. Ceci pour produire des applications pendant un délai assez bref. Cependant, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les associations pourront aussi en bénéficier. Les plateformes de nocode leur permettent de réduire immensément leur coût, de quelques milliers d’euros , en se privant :
- D’un service externe ;
- D’un programmeur à temps plein.
Un problème global, la dépendance à la plateforme productrice, doit cependant être réglé. Leur business model peut créer des problèmes pour les PME . Ces dernières inventent leur solution numérique pour une question donnée. Ensuite, elles paient un abonnement selon le volume d’interactions sur la plateforme de nocode. L’entreprise peut toutefois tomber dans un piège si la plateforme décide un redressement de ses tarifs. Elle se retrouverait en effet en l’absence d’alternative de portabilité de son logiciel . Le patron de Convertigo, Olivier Picciotto, note :
La politique de prix d’une plateforme peut évoluer avec le temps. Les entreprises sont donc sous la dépendance des plateformes et ne peuvent parfois pas suivre.
Olivier Picciotto
Un écosystème plus respectueux de l’environnement
Un autre problème à examiner : les programmeurs risquent de perdre leurs emplois. Les concepteurs du low-code et du nocode soulignent toutefois qu’ ils agissent seulement en renfort des développeurs . Le co-PDG de Bubble a appuyé durant la conférence d’entrée du Nocode Summit, le premier salon dédié au nocode :
Les développeurs n’ont pas à avoir peur de perdre leur métier, mais devraient être contents que les tâches redondantes soient faites par les utilisateurs du nocode. Ils peuvent désormais se concentrer sur des projets de plus en plus complexes.
Outre ses atouts pour les sociétés, le nocode présente un avantage pour l’environnement. Il remédie au surstockage de fichiers, extrêmement énergivore. Les plateformes de nocode garantissent une diminution des tâches redondantes et itératives, réduisant ainsi la consommation énergétique des entreprises.
Le marché du nocode pèse actuellement quelques milliards d’euros. Sa dimension s’étend vivement si bien que certaines entreprises, à l’exemple d’ Alegria , collectent des millions d’euros de financement. D’autres, telles qu’Integromat, renommée Make, se font reprendre pour des valorisations supérieures à 100 millions d’euros. Ceci avec la perspective de devenir plus qu’une simple plateforme inventée au départ afin d’automatiser des opérations simples.