Orange Business Services veut faciliter l’échange de données du secteur de l’agriculture et assurer leur sécurité. L’entreprise a alors déployé l’Alliance Blockchain France qui, pour atteindre ce but, a élaboré le projet Agriconsent. Dans le cadre de ce dernier, une plateforme de transfert d’informations sera notamment mise en place d’ici l’année prochaine.
La filiale d’Orange dédiée aux services aux entreprises, Orange Business Services (OBS), a officialisé la création de l’Alliance Blockchain France. Une association vouée à construire une infrastructure de chaîne de blocs (blockchain) commune à ses universités et sociétés membres. Dans ce projet, elle pourrait faire appel à des freelance IT afin de l’assister. Ces travailleurs indépendants seront de plus en plus recherchés sur le marché de l’emploi. Pour cause, les employeurs sont confrontés à une difficulté croissante pour engager des profils spécialisés en informatique.
Le directeur du programme blockchain chez OBS, Antoine Maisonneuve, s’est entretenu avec L’Usine Digitale au sujet de cette association.
Concevoir une couche d’identités interopérables
Interrogé sur le but de l’Alliance Blockchain France, qu’il préside, Antoine Maisonneuve a répondu qu’OBS voulait initialement construire :
[…] Sa propre blockchain Orange pour ses clients : une blockchain dont l’identité grâce à un wallet d'identité numérique serait un socle de confiance.
Antoine Maisonneuve
Le responsable a cependant expliqué qu’ils ont vite compris que cette démarche était insensée, les enjeux dépassant l’univers du groupe. D’après lui, l’association a été fondée pour développer une strate d’identités opérables entre elles , afin que sa gestion soit facilitée. Pour y parvenir, a-t-il indiqué, la constitution d’un support commun qui abritera plusieurs cas d’utilisations s’impose. L’expert a continué qu’ils cherchent à fabriquer des wallets (portefeuilles virtuels) :
- Largement plus simples que ce qui sont utilisés dans les monnaies cryptographiques ;
- Dont le grand public et les entreprises peuvent se servir.
Ceci pour réaliser des transferts d’argent entre portefeuilles virtuels et non plus entre adresses IP . Le premier cas d’utilisation porte sur celui des informations agricoles, avec Agriconsent. Un projet destiné à sécuriser ces renseignements, que les agriculteurs ne peuvent actuellement pas choisir :
- S’ils autorisent ou refusent le partage de ces données ;
- Avec qui ils acceptent de les communiquer.
Il est organisé autour de deux axes, dont le volet assentiment et la plateforme de transfert d’informations, Agdatahub .
L’association lancera Agdatahub en 2023
Antoine Maisonneuve a affirmé qu’ils ont analysé l’approbation concernant les données agricoles. Selon lui, les grands machinistes agricoles, dont les engins sont équipés de nombreux capteurs, obtiennent d’immenses volumes de renseignements :
[…] Ils savent tout ce qui est récolté partout sur la planète. […]
Antoine Maisonneuve
D’où l’intérêt de protéger ces informations agricoles. D’après le président de l’Alliance Blockchain France, la tâche d’OBS concerne précisément l’ identité digitale à laquelle rattacher ce consentement. La chaîne de blocs devient ici une sorte de tiers de confiance du point de vue de l’écosystème agricole. Antoine Maisonneuve a annoncé en septembre dernier qu’ils démarrent ce mois-ci les essais de production . Agdatahub sera pour sa part établi au début de l’année prochaine, a-t-il ajouté. Et de préciser que :
[…] Le projet est tout à fait dans l'esprit du Data Governance Act, le RGPD des entreprises, qui sera applicable en 2023.
Antoine Maisonneuve
L’Usine Digitale a également voulu savoir les raisons qui poussent OBS à miser sur une chaîne de blocs. Le directeur de son programme consacré à cette dernière a expliqué ce choix par des motifs :
- De simplicité technologique en matière de connexion de pair-à-pair (P2P) ;
- De sécurité.
Il a déclaré que plus les acteurs interagissant avec la plateforme augmentent, plus la chaîne de blocs devient intéressante. Ceci pour gérer les communications P2P.