En plein développement, la filière du digital occupe une place plus ou moins majeure dans la pollution de l’environnement. La production, le transport, l’utilisation et la fin de vie des appareils technologiques affichent un impact carbone alarmant. Heureusement que des bonnes pratiques telles que le reconditionnement commence à intéresser les consommateurs.
Alors que le digital se développe de plus en plus, son impact sur l’environnement affiche un bilan suscitant une préoccupation grandissante. La dernière étude conjointe de l’Arcep et de l’ADEME corrobore ce constat. Elle révèle que sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), 4 % émanent de cette filière . Près de la moitié (47 %) de ces rejets polluants proviennent des smartphones, des PC, des objets connectés… Un quart est issu des centres de données et 28 % des infrastructures réseau .
Ces chiffres devraient attirer l’attention des business analyst . Des experts qui interviennent durant la gestion de projets autour des technologies IT.
La fabrication des appareils digitaux provoque des désastres écologiques
La production des équipements est responsable de trois quarts des émissions de GES . Le digital consomme une immense quantité d’eau ainsi que de matériaux à extraire et à déplacer. À l’échelle du globe, il requiert annuellement 7,8 millions de mètres cube d’eau douce. Ce qui représente 22 millions de tonnes équivalent antimoine (ADP). Un smartphone contient ainsi :
- 0,1 % de métaux rares et terres ;
- 0,5 % de métaux précieux (platine, argent, or) ;
- 80-85 % de métaux non ferreux (aluminium, nickel, cuivre…) et ferreux (acier, fer, etc.) ;
- 15-20 % d’autres composants (lithium, carbone, etc.).
Ces constituants représentent en général des ressources non renouvelables . Ils sont extraits dans des conditions accablantes à la fois :
- Pour l’écologie ;
- Pour les individus, dont des enfants travaillant dans les mines, la plupart étant localisés en Asie et en Afrique.
Outre leur assemblage et leur construction, l’acheminement des machines et objets digitaux demande aussi beaucoup de carburant et d’énergie.
De nombreux consommateurs ont néanmoins changé d’habitude depuis quelques années. Ainsi, les produits recommercialisés après réparation ou remise à neuf intéressent de plus en plus les Français.
Le reconditionnement séduit les Français
D’après une enquête commandée par le site de e-commerce YesYes, 42 % des répondants ont déjà acheté un équipement reconditionné . L’étude détaille que 15 % d’entre eux se sont offert une tablette et 19 % une console de jeux. Un quart s’est procuré du petit électroménager, 26 % un PC et 58 % un smartphone. Le rapport indique que l’iPhone est classé à la première position des ventes sur la plateforme. Celui-ci totalise huit sur dix des unités écoulées .
Les Français s’orientent vers le reconditionnement en partie pour des raisons économiques. À noter que les appareils numériques afférents sont proposés jusqu’à 75 % moins cher que les modèles neufs. Concernant les smartphones, la différence de prix est comprise entre 25 et 50 %.
Des considérations environnementales motivent également leur choix . Le réemploi permet de participer aux efforts de sobriété énergétique. La construction des produits qui en sont issus consomme en effet moins d’électricité.
Les objets reconditionnés vont au-delà de ceux dits d’occasion. Ces appareils sont récupérés, rénovés et testés par une société spécialisée . À ce jour, trois plateformes sont centrées sur la distribution de ce type d’équipements électroniques :
- Remade ;
- CertiDeal ;
- Back Market.
En France, 3,1 millions de smartphones reconditionnés ont été écoulés l’année dernière. À l’aune de 2020, ce chiffre traduit une évolution de +20 %.