Depuis près de trois ans, Google et IBM collaborent dans le domaine du Cloud hybride. Les sociétés qui exploitent Power Systems du groupe new-yorkais peuvent depuis janvier 2020 intégrer Google Cloud dans leur stratégie dédiée. Cette collaboration subsiste malgré la concurrence qui existe entre les deux entreprises en matière d’informatique quantique.
Dernièrement, les acteurs de la Tech ont cherché à atteindre la suprématie quantique . L’enjeu s’avère énorme. Ce concept représente l’instant où un ordinateur quantique pourra opérer des calculs qu’une machine classique est incapable d’effectuer . Un moment qui engendrera notamment des effets chez les experts cybersécurité .
À noter que les PC traditionnels traitent les bits. Des données rudimentaires dont l’état est limité à deux possibilités (1 ou 0) . Dans l’information quantique en revanche, les calculs reposent sur les qubits. Ces informations peuvent se situer simultanément dans différents états . Ce cumul permet de produire des algorithmes à même de régler les problèmes les plus difficiles.
IBM semble avoir devancé Google
Plusieurs poids lourds de la Tech ont déjà déclaré être arrivés à cette suprématie quantique . Aucun n’a cependant jamais démontré la véracité de leur allégation. Google avait prétendu dès 2019 avoir accompli un tel exploit avec Sycamore, un ordinateur quantique de 53 qubits. L’appareil serait parvenu à réaliser une action très complexe en quelque 3 minutes. Ceci alors que les PC ordinaires mettraient 10 000 ans avant d’y arriver. IBM avait vite contredit cette affirmation. La firme indiquait pour sa part avoir terminé l’opération avec un appareil traditionnel en 36 heures .
L’année dernière, le géant d’Armonk enfonçait davantage son compatriote en dévoilant Eagle. Il s’agit du premier ordinateur quantique à avoir franchi la barre symbolique des 100 qubits. Pensant alors se rapprocher de la suprématie quantique, la société a présenté le mois passé Osprey. Un processeur doté de son côté de 433 qubits. Pour comparaison, le système quantique le plus performant de la multinationale de Mountain View embarque pour l’heure 72 qubits.
Dans l’attente des futures innovations du mastodonte californien, IBM poursuit son chemin. Le groupe pense être en mesure d’accéder à la suprématie quantique dans deux ans avec Osprey . D’ici là, il estime qu’il parviendra à prouver un tel tour de force. Si l’entreprise réussit son pari, elle marquera l’histoire de l’ informatique quantique. Ce domaine est vu comme une révolution technologique largement au-dessus de l’intelligence artificielle .
La compétition se déroule en parallèle à des coopérations
Malgré leur compétition dans ce secteur, et dans d’autres d’ailleurs, ces deux sociétés travaillent aussi ensemble dans certains domaines. Par exemple, elles collaborent depuis 2020 sur le plan du Cloud hybride. IBM et Google veulent répondre aux stratégies des clients utilisant des solutions critiques sur les plateformes Power Systems , notamment :
- Des bases de données Oracle ; Des outils SAP.
Les clients de ces multinationales peuvent désormais profiter des serveurs Power Systems dans le Cloud public de Google. Ceci afin de faire fonctionner des workloads sous Linux, IBM i (AS400) ou AIX . Le tout en bénéficiant de la politique de tarification liée aux services Cloud . De cette manière :
- La firme californienne vise à séduire davantage de sociétés sur la GCP ; Le mastodonte new-yorkais offre une alternative à son Cloud maison afin de retenir ses abonnés sur Power Systems.
Google Cloud a voulu rendre plus facile le transfert des applications dans le Cloud, dans les infrastructures VMware, entre autres . La société a alors déployé un certain nombre d’outils, que son patron a présentés en novembre 2019.