D’après le think-tank The Shift Project, la consommation énergétique du numérique grandirait chaque année de 9 %. Une flambée à limiter face à l’urgence climatique. Afin d’y arriver, différents efforts doivent être fournis. Parmi eux, l’affaiblissement de la consommation d’énergie pour produire les logiciels/équipements informatiques, le verdissement du refroidissement des data centers, etc.
Le numérique occupe une place importante dans la pollution environnementale. Il rassemblerait entre 2,5 % et 4 % de l’empreinte CO2 tricolore. D’après l’Agence de la transition écologique, 13,5 % de l’électricité utilisé proviendraient des TIC.
À l’échelle mondiale, la filière enregistrerait 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Elle représenterait en parallèle 5,6 % de l’utilisation d’électricité et 4,2 % d’énergie primaire.
Face à ces chiffres, des mesures semblent nécessaires afin d’amoindrir l’impact environnemental du secteur et progresser dans la tempérance numérique. Certaines bonnes pratiques en ce sens méritent d’être suivies par les entreprises, développeurs freelances, particuliers…
Accroître la durée de vie des machines
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il convient d’accroître la durée de vie d’un appareil. The Shift Project détaille que pour un PC, une hausse de 5 ans contribuerait à les baisser de 37 %. Concernant les smartphones, une année d’utilisation en plus suffirait à garantir 26 % de baisse.
Autrement dit, le renouvellement rapide de ces équipements est déconseillé.
Des sociétés ont évalué qu’en matière de téléphone intelligent, ceux de l’entreprise néerlandaise Fairphone s’avéraient plus avantageux que les autres. Concernant les postes de travail, les machines fonctionnant sous Windows étaient largement moins bénéfiques que ceux sous :
- Android ;
- iOs.
Quelques concepts sont de ce fait devenus primordiaux : le reconditionnement, la réparabilité, l’extensibilité…
Il faut aussi s’intéresser à la consommation énergétique requise pour construire software/hardware sur l’intégralité du cycle de vie. Les GES diffusés lors de leur fabrication représentent en effet entre 40-75 % du bilan intégral des rejets polluants. Ceci pour une durée de vie de 5-10 ans. Le décompte comprend la part des matériaux dérivants d’extraction de terres rares et celle de la consommation globale d’électricité.
Améliorer les centres de données
Le sujet des centres de données doit aussi être considéré. À noter qu’ils pèseraient 14% pour l’année 2019 en termes d’empreinte CO2 du numérique. Appuyé par le développement significatif des usages, ce pourcentage pourrait progresser de 86 % à l’horizon 2040. Une envolée en opposition avec les ambitions que le « Data Center Energy Efficiency Code » a définies. Celui-ci impose la neutralité carbone pour ces installations d’ici la fin de la décennie.
Afin d’affaiblir leur impact sur l’environnement, une architecture souple, contrairement aux variantes statiques traditionnelles, est à favoriser. Un spécialiste chez Huawei, Julien Paynel, précise qu’un centre de données était jusqu’à maintenant :
[…] conçu à un instant T pour répondre aux besoins de cet instant T. […]
Julien Paynel
La transformation des appareils numériques demande toutefois une infrastructure flexible, en mesure de s’ajuster aux évolutions, continue-t-il. D’après lui, cette souplesse, permettant au data center de changer simultanément avec les appareils :
[…] Limite le besoin en travaux pour la mise à niveau du datacenter, réduisant ainsi le bilan carbone.
Outre cette flexibilité architecturale, un centre de données à faible émission carboné requiert aussi des systèmes de refroidissement écologiques. Deux solutions sont envisageables : le Free Cooling Indirect. et sa variante Direct. Enfin, une baisse de l’indicateur d’efficacité énergétique (PUE) sur le volet électrique s’impose également. Les spécialistes suggèrent pour y parvenir de déployer une infrastructure électrique modulaire et de faire évoluer la catégorisation des systèmes de conversion.