Des chercheurs se penchent sur les enjeux de l’utilisation de ChatGPT. Ils souhaitent notamment réduire les risques de dérives liés à cet outil. Ces spécialistes assurent néanmoins que cet instrument est une avancée majeure. Avec le lancement de son API, ChatGPT sera bientôt présent dans des applications ou des programmes informatiques.
ChatGPT suscite à la fois fascination et inquiétude chez les utilisateurs. Des spécialistes de l’IA donnent leur avis sur son usage. Ils soulignent notamment les dangers potentiels que cela représente, comme la prolifération des fake news. Pour eux, pouvoir utiliser correctement ChatGPT passe aussi par la prévention de ses risques.
Quant à la dimension éthique et juridique, un débat est en cours à Bruxelles en vue de réglementer les nouveaux outils. Les chercheurs en IA soulignent par ailleurs que ChatGPT ne peut remplacer certains métiers comme celui de journaliste.
Un expert informatique est lui aussi difficilement remplaçable, ses compétences étant nécessaires pour évaluer une IA par exemple.
Les enjeux liés à l’utilisation de ChatGPT
En 2017, Poutine avait annoncé à des étudiants que quiconque maîtrise l’IA a le pouvoir de contrôler le monde. Des chercheurs et des enseignants donnent leur avis à ce sujet.
Un chercheur de l’Inserm, Stefano Palminteri estime que la conception de ChatGPT devrait faire la fierté du monde entier. Il souligne qu’il est nécessaire de réaliser une formation pluridisciplinaire en éthique, ingénierie ou psychologie pour profiter pleinement de cette technologie. Ce spécialiste insiste également sur la mise en place d’une réelle politique nationale et européenne. Cela éviterait la monopolisation de la recherche et du développement de l'intelligence artificielle.
Laurence Devillers, une professeure en IA, déplore l'insuffisance de scientifiques et de programmes d'études en informatique dans les institutions. Elle suggère un débat sur l'utilisation de l'IA dès maintenant pour éviter de manquer le tournant important que représente cette technologie.
Membre du Comité national pilote d’éthique du numérique, Laurence Devillers continue en mettant en garde :
Si nous ne faisons rien, nous n’aurions pas les ingénieurs dont nous aurons besoin pour une économie numérique forte respectant nos valeurs éthiques.
Laurence Devillers
D’autres professionnels se sont également exprimés. C’est le cas d’Imane Bello, enseignante en éthique et politique des systèmes d’IA à Sciences-Po. Pour influencer la manière d’utiliser l’intelligence artificielle, elle insiste sur l’importance de la réglementation en Europe et de l’influence du Vieux Continent au-delà de ses frontières. Jean-Gabriel Ganascia, président du comité d’éthique du CNRS, est, lui, plutôt contre l’idée. Il souligne que la réglementation n’est pas suffisante compte tenu des enjeux auxquels il faut faire face.
Pour éviter les dérives,
Stefano Palminteri préconise l’étude expérimentale des systèmes du ChatGPT.
Toutefois, l'accès limité à ces modèles est un obstacle pour les chercheurs.
Imane Bello, avocate et enseignante en éthique et politique des systèmes d’IA à Sciences-Po, s’exprime à ce sujet :
La maîtrise des outils par les citoyens est primordiale, mais elle ne peut pas suffire pour contourner les dangers potentiels […]
Imane Bello
La recherche approfondie reste essentielle pour Laurence Devillers pour éviter les dangers liés à l’utilisation du chatGPT.
L’intelligence artificielle en pleine évolution
Est-ce que ChatGPT représente une innovation comparable à celle d'Internet ? Selon Imane Bello, l’IA est une évolution technologique qui est accessible à tous. Ce qui la démarque des autres outils.
Stefano Palminteri est impressionné par la polyvalence et la souplesse de ChatGPT. D’après lui, c’est une innovation plus performante que les outils Windows, capable d'accomplir de nombreuses tâches. Quant à Laurence Devillers, elle reconnaît le progrès technologique qu’incarne l’outil développé par OpenAI. Elle invite tout de même chacun à faire preuve de prudence et à ne pas réagir de manière disproportionnée. Selon elle, il est important de comprendre les limites et les capacités de l’IA.
OpenAI a lancé une API pour intégrer ChatGPT dans des services informatiques et des applications. Les utilisateurs ne seront plus dans l’obligation d’aller sur le site de la startup pour avoir accès à cet outil. Cette nouveauté permet d’imiter Microsoft, qui a intégré l’IA Bing. Néanmoins, le géant informatique affirme que son outil surclasse ChatGPT en termes de précision et de rapidité.
L’API est dédiée au modèle de conversion de la parole en texte Whisper d’OpenAI. Elle coûte 0,0006 dollar par minute. Ce qui encourage les développeurs à concevoir plus d'agents conversationnels.
Grâce à des optimisations de système, OpenAI a réduit de 10 fois le prix d'utilisation de ChatGPT. Pour 0,002 dollar, les développeurs ont la possibilité d'acheter 1 000 jetons. Un jeton représente un bloc de traitement par le ChatGPT.
L’outil a éveillé un grand intérêt pour l’IA, comme le prouve la volonté de Google et d’Elon Musk d’en posséder. La création d'OpenAI reste pour l’heure la plus avancée dans le domaine de l’intelligence artificielle. L'API permettra bientôt l'intégration de ChatGPT dans divers services web.