A quoi ressemblera la profession de développeur dans le futur ? C’est une question qui occupe bien des esprits alors que le low/no code se répand de plus en plus. Mais surtout, on s’interroge sur l’avenir de ce métier face à la place grandissante que prend l’intelligence artificielle. En témoigne, entre autres le succès insolent de ChatGPT.
Une recherche très active sur l’ intelligence artificielle (IA) est en ce moment menée dans le domaine de la programmation. D’une part, elle vise à favoriser un meilleur pilotage du système et une meilleure compréhension des résultats des développeurs. D’autre part, les études conduites servent à optimiser les algorithmes afin d’élargir les domaines d’utilisation de l’IA en la matière.
ChatGPT est par exemple déjà capable d’écrire des lignes de codes. Une faculté qui révolutionnera la conception de logiciels, mais qui suscite aussi des inquiétudes . On craint notamment une accélération de l’apparition de ransomwares ou de malwares . C’est un sujet sur lequel se penchent aussi des consultants en cybersécurité en freelance .
Les applications d’IA transgressent des propriétés intellectuelles
Par ailleurs, le déploiement d’outils d’intelligence artificielle actuels soulève une problématique relative aux droits d’usage et d’auteur. Ces instruments violeraient ceux des renseignements et datas que contiennent les jeux de données éduquant l’IA .
Sur ce point, des victimes ont intenté une action collective en justice contre Stability AI. Il s’agit d’une entreprise concurrente d’OpenAI, l’éditeur de ChatGPT, à l’origine de la communauté artistique DeviantArt ainsi que des logiciels Midjourney et Stable Diffusion. Les plaignants, qui exige un dédommagement, dénonce une exploitation de millions d’œuvres copiées frauduleusement afin d’alimenter des IA génératives .
Getty Images songe dans le même temps à engager une bataille juridique contre la firme californienne. Elle estime que cette dernière a :
[…] Copié et traité illégalement des millions d’images protégées par le droit d’auteur et les métadonnées associées.
Les programmes d’IA, tels que GPT-3, soulèvent en outre des questions de modération. Le modèle de langage sur lequel est basé ChatGPT a affiché des aptitudes à reproduire des biais racistes, sexistes , etc. Pour cause, il a été formé à partir d’une infinité de mots tirés du Web. Ceux qui sont associés à des préjugés en font partie .
Le no/low code bouleversera aussi le secteur
Outre l’essor de l’intelligence artificielle, la croissance du no/low code transformera également le monde de la programmation informatique. En 2017, le cofondateur de GitHub, Chris Wanstrath, avait déjà annoncé :
Le futur du code, c’est pas de code du tout.
Chris Wanstrath
Même les plus grandes entreprises sont aujourd’hui attirées par les logiciels issus de ces techniques. Elles les adoptent entre autres dans le cadre de la transition numérique de process métier . La division numérique ne peut parfois pas s’imprégner de la multitude de projets d’outils IT des départements métiers. En cause, un manque de ressources et de temps . Ces services doivent ainsi :
- Soit freiner leurs ambitions digitales. Une option pratiquement impensable depuis la fin de la crise sanitaire ;
- Soit combler l’insuffisance de moyens en créant de petites applications sur-mesure.
Dans le second cas, le développement de ces instruments est souvent confié à des collaborateurs sans compétences en programmation . Communément appelés citizen developers , ces employés conçoivent les logiciels à l’aide du no code .
Une plateforme dédiée à cette méthode permet d’inventer une application sans rédiger une seule ligne de codes . Le procédé a tout de même ses limites, notamment quand il s’agit de produire des solutions complexes requérant :
- De l’interopérabilité ;
- Une API bien déterminée ;
- Des assets qu’on peut utiliser plusieurs fois ;
- Une architecture plus avancée.
Selon Gartner, 70 % des nouvelles applications élaborées par les entreprises reposeront sur du no/low code d’ici deux ans .