L’IA générative représente un défi pour les moteurs de recherche traditionnels, en renseignant les utilisateurs grâce à des réponses plus précises et personnalisées. Gartner estime que d’ici 2026, Google et ses concurrents pourraient perdre jusqu’à 25 % du trafic. De nombreux experts relativisent cependant l’impact potentiel de cette technologie. L’IA ACT européen jouera d’ailleurs un rôle important dans l’encadrement des usages de l’IA générative.
Les mesures de Google pour contrer l’essor des IAs génératives sur la recherche
D’après les données de l’outil de mesure de l’audience web StatCounter en date du mois d’octobre 2023,
Google détenait 91,53 % de parts de marché, contre 3,13 % pour Microsoft avec Bing et 2 % seulement pour ChatGPT.
Pour défendre sa position contre la montée en puissance des IA génératives, Google mise plus que jamais sur des contenus authentiques et de qualité .
Pour bénéficier du meilleur référencement, les propriétaires de sites web et de réseaux sociaux doivent produire des contenus originaux, à la rédaction soignée, qui apporter une réelle valeur ajoutée pour les internautes.
Ils influent sur des aspects essentiels de classement dans les résultats de recherche, comme l’expertise, l’expérience, l’autorité et la fiabilité.
En outre, le géant de Mountain View a lancé sa propre GenIA baptisée SGE (Search Generative Experience) l’an dernier afin de concurrencer ChatGPT et ses équivalents. Si cet outil, qui a vocation à répondre directement aux questions des visiteurs, n’est pas encore disponible, Google permet déjà aux utilisateurs de le tester via ses outils de recherche Search Labs. L’intégration de l’IA dans ses algorithmes promet des performances qui gêneront certainement l’essor des logiciels de GenAI . Ceci explique la prudence des experts lorsqu’il s’agit de faire des prévisions concernant l’impact de cette technologie sur le trafic web.
L’IA ACT européen, un équilibre entre réglementation et innovation à trouver
Si la prédiction de Gartner venait à se réaliser, l’impact sur la recherche d’informations et le référencement payant ou organique serait majeur. Search Engine Land nuance toutefois cette prédiction rappelant que par le passé, le cabinet avait déjà annoncé une baisse de 50 % du trafic organique (notamment via Google) qui ne s’est pas concrétisée.
Ratifié par la France le 2 février 2024, l’IA ACT permettra de garantir la sécurité et l’éthique de l’utilisation de l’IA en Europe.
Ce texte, dont la finalisation est prévue pour juin 2024 par la Commission, repose sur trois piliers clés :
- la transparence : tout contenu généré par l’IA devra être clairement identifié comme tel ;
- la légalité : l’IA ne doit pas être utilisée pour produire du contenu illégal ;
- la responsabilité : les développeurs web recourant à l’IA devront communiquer la liste des données protégées par le droit d’auteur exploitées pour entraîner leurs modèles, et respecter des règles de transparence strictes.
Ce faisant, le législateur devra veiller à préserver la flexibilité indispensable, la créativité et l’agilité nécessaires à l’avancement de l’IA. En effet, un cadre juridique trop rigide pourrait freiner l’innovation et empêcher l’Europe de rester à la pointe de ce domaine en pleine expansion.