En 2015, le Portugais Rui Pinto avait compromis le système d’information d’organisations du monde du football. Puis, il avait publié les documents confidentiels qu’il a obtenus. Le 10 octobre dernier, le tribunal de Lisbonne a démarré la première audition du jeune homme depuis 2020. Année à laquelle son procès a commencé.
Une nouvelle étape s’est ouverte le 10 octobre 2022 à Lisbonne dans le procès contre le hacker portugais Rui Pinto. L’accusé est inculpé pour cyberattaque et tentative d’extorsion. L’instance, lancée en septembre 2020, continue par l’interrogatoire du présumé cybercriminel par les juges, pour la première fois. Cette phase pourrait s’étendre sur de nombreuses séances. Les plaidoiries finales débuteront une fois qu’elle sera terminée.
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Tout est parti d’une rencontre entre amis
Rui Pinto a relaté durant son audition comment il a pensé à publier des dossiers confidentiels sur l’envers du foot-business. Il a raconté avoir voyagé à Prague en été 2015 avec les amis qui allaient contribuer au Football Leaks . La fuite d’informations orchestrée par le groupe. L’homme de 33 ans continue :
[…] On buvait de la bière et on parlait de football, de l'affaire de corruption à la FIFA, très médiatisée à l'époque, et aussi des montages liés au Third party ownership et aux fonds d'investissement.
Rui Pinto
Concrètement, le lanceur d’alerte avait rendu publics quelque 18,6 millions de fichiers liés au fonctionnement des organismes du football international . Ces documents avaient concerné :
- Des stars du football international ;
- Certains des plus grands clubs tels que l’AS Monaco ou le Paris Saint-Germain (PSG).
Ils ont débouché sur des propositions de redressement fiscal et sur le lancement de procédures judiciaires dans différents pays européens .
La juge présidente a questionné le hacker sur la manière dont il s’était procuré les fichiers qu’il allait par la suite divulguer. Le trentenaire a reconnu qu’il les avait obtenus au moyen d’intrusions informatiques illégales. 89 faits de cyberattaque lui sont, au total, reprochés . Incluant la subtilisation d’informations, la violation de correspondance, etc., ils auraient été perpétrés contre :
- Un grand cabinet d’avocats ;
- Le fonds d’investissement Doyen Sports ;
- Le club Sporting Portugal ;
- Etc.
Les regrets consument le pirate
Concernant la tentative d’extorsion, Rui Pinto aurait réclamé une rançon à Nélio Lucas, le patron de Doyen. Il aurait essayé de lui soutirer entre 500 000 euros et un million d’euros . Ceci pour arrêter de dévoiler des données embarrassantes pour ce fonds dirigé par des oligarques kazakho-turcs et siégeant à Malte. À l’ouverture du procès, le pirate a indiqué dans un court discours avoir été révolté par ce qu’il a trouvé. C’est la raison pour laquelle il a décidé de le révéler au public, a-t-il expliqué :
[...] Je n'ai jamais rien fait pour l'argent.
Rui Pinto
Il a souligné le 10 octobre dernier que ses divulgations avaient généré d’importants bienfaits à la société . L’accusé a quand même affirmé regretter s’être appuyé sur des pratiques contraires à la loi :
J'ai appris que le crime ne rapporte pas, même quand les intentions sont bonnes. Si je savais ce que je sais aujourd'hui, je n'aurais pas fait ce que j'ai fait. Ma vie est sens dessus dessous.
Rui Pinto
Rio Pinto encourt une peine d’emprisonnement entre 2 ans et 10 ans pour la tentative d’extorsion . La plus grave des charges qui lui sont imputées.