Le célèbre pirate informatique à l'origine de l'offensive contre Lonestar Cell en 2016 a été extradé vers les États-Unis. Une nouvelle procédure judiciaire de taille, menée par le FBI, a été ouverte contre lui. Le service fédéral de police judiciaire l'accuse d'avoir exploité un site d'e-commerce sur lequel sont proposés des produits illégaux.
La Justice américaine poursuit aujourd'hui le redoutable hacker britannique Daniel Kaye, connu sous les pseudonymes Spdrman, UserL0ser, Bestbuy et Popopret. Elle l'a mis en examen pour avoir dirigé la marketplace du dark Web The Real Deal dans les années 2010. Le pirate informatique devra répondre de six motifs d'accusation au total. L'un concerne un compte de blanchiment d'argent et les cinq restants une fraude aux dispositifs d'accès.
Un type d'attaque qui augmente de plus en plus ces dernières années, générant des opportunités d'emploi pour les consultant cybersécurité .
Afin de profiter de ce contexte, ces experts peuvent rechercher des missions sur les réseaux sociaux, les plateformes Web spécialisées.
Le pirate informatique a déjà été condamné en Grande-Bretagne
Daniel Kaye s'est notamment fait connaître pour le piratage de l'infrastructure de l'opérateur téléphonique Lonestar Cell, situé au Libéria. Le chercheur en sécurité, Marcus Hutchins, a affirmé sur Twitter que le ressortissant britannique s'est appuyé sur :
[...] Un botnet utilisant une variante modifiée de Mirai qui s'est propagée via des exploits zero-day.
Marcus Hutchins
Quelques-uns des piratages par déni de service (DDoS) qu'ils ont remarqués présentaient des pics supérieurs à 1 Tbps, a-t-il précisé.
Cet acte, remontant à 2016, a privé le plus important hôpital du pays de communication avec les organisations sanitaires internationales. Ceci alors que l'épidémie d'Ebola y sévissait. L'incident a par ailleurs :
- Bloqué l'accès des Libériens aux recherches sur Google ;
- Empêché les fermiers de se renseigner sur le coût du blé sur Internet ;
- Rendu impossible les transactions bancaires pour la moitié du pays.
Pour cette affaire, les forces de l'ordre britanniques ont arrêté Daniel Kaye en février 2017. Il a ensuite été remis à la Cour de la Couronne de Blackfriars de Londres, qui l'a jugé coupable en janvier 2019. Une peine d'emprisonnement ferme de 32 mois a été prononcée à son encontre.
Le FBI examine de près la cybercriminalité
Concernant les accusations dont il fait actuellement l'objet aux États-Unis, l'homme de 34 ans a été inculpé en avril 2021. Il a ensuite accepté son extradition de Chypre vers ce pays en septembre dernier. Ryan K. Buchanan, le procureur américain chargé du dossier, a déclaré que le prévenu, alors qu'il résidait à l'étranger :
[...] Aurait exploité un site Web illégal qui proposait à l'achat des outils de piratage et des identifiants de connexion, y compris ceux d'agences gouvernementales américaines.
Ryan K. Buchanan
Selon l'agent spécial responsable du FBI d'Atlanta, Keri Farley, l'affaire impliquant Daniel Kaye illustre leur détermination continue à :
[...] Travailler avec nos partenaires internationaux pour tenir les criminels responsables, quel que soit le degré de sophistication de leur cyberfraude ou leur emplacement géographique.
Keri Farley
Les actes d'accusation détaillent que The Real Deal a fonctionné comme une marketplace de produits illégaux. Hébergée dans le dark Web , elle n'était pas référencée sur des moteurs de recherche à l'instar de Google. Différentes sortes de stupéfiants interdites et d'armes y étaient par exemple commercialisées jusqu'à sa fermeture six ans plus tôt. Étaient également vendus sur le site :
- Des logins de connexion subtilisés pour des ordinateurs du service postal américain, de la NASA ;
- Des instruments de piratage ;
- Des données de cartes de crédit volées ;
- Etc.
Daniel Kaye aurait en outre blanchi des crypto-actifs obtenus sur la plateforme.