Une recherche du Massachusetts Institute of Technology indique la part non négligeable des véhicules autonomes dans les émissions mondiales de CO2. Elle conclut que ces voitures ont besoin d’une puissance informatique colossale et consomment en conséquence une importante quantité d’énergie. Ce qui pourrait engendrer à l’avenir une empreinte carbone plus conséquente que tous les data centers d’aujourd’hui.
Deux chercheuses de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) se sont intéressées à une question peu traitée concernant l’ automobile autonome . Un sujet qui devrait également mériter l’attention des développeurs freelance travaillant sur un projet lié à ce type de voiture.
Les deux universitaires ont voulu connaître l’implication de ces véhicules dans les émissions de gaz à effet de serre (GES). Elles ont alors élaboré un modèle rigoureux de probabilités. Leur analyse, parue dans la revue IEEE Micro, est basée sur la conjecture que les voitures autonomes sont devenues incontournables. Selon cette étude, la quantité de CO2 émanant de leurs équipements électroniques pourrait égaler celui de tous les data centers actuellement en service.
Les voitures autonomes grouillent de matériels nécessitant de l’électricité
La co-auteure de l’étude, Soumya Sudhakar, a précisé qu’elles ont mis en place un modèle grâce auquel on peut :
[…] Caractériser les émissions dues au fait de faire tourner des ordinateurs dans les véhicules autonomes. […]
Elle a souligné que l’alimentation de ces composants repose sur de l’électricité associant énergies renouvelables et fossiles . Or, les véhicules sans conducteurs semblent afficher un impact CO2 énorme vu qu’on les équipe massivement de :
- Modèles d’intelligence artificielle ;
- Réseaux neuronaux ;
- Radars ;
- Capteurs de télédétection par laser (Lidar) ;
- Caméras.
L’étude a été réalisée sur un milliard d’automobiles autonomes hypothétiques, dotées chacune d’un ordinateur de 0,84 kilowatt de consommation électrique. Les chercheuses ont conclu que si ces véhicules étaient utilisés au quotidien pendant une heure, les voitures seraient au moins aussi polluantes que tous les centres de données réunis. Des infrastructures qui concentrent à ce jour près de 0,3 % des rejets de GES dans le monde .
Les deux chercheuses reconnaissent qu’une éventuelle prépondérance de la conduite autonome recèle encore une multitude d’inconnues. On ne sait pas quelles catégories d’algorithmes prédomineront ou à quelle fréquence les gens utiliseront les voitures autonomes, entre autres. Néanmoins beaucoup d’idées ont déjà été évoquées pour remédier au problème existant.
Comment limiter les émissions de CO2 des véhicules autonomes ?
Afin d’éviter que les émissions des automobiles sans conducteur ne dépasse celles des centres de données, on doit diminuer leurs capacités de calcul . Il convient ainsi dans neuf cas sur dix de les ramener à 1200 Watts. Pour y parvenir, l’équipement informatique des véhicules doit devenir moins énergivore, et ce à une cadence considérablement accélérée. Les universitaires du MIT estiment nécessaire que son efficacité doit être multiplié par deux environ chaque année.
Pour atteindre un tel but, de nombreuses pistes ont été proposées. Parmi ces solutions, on retrouve la création d’algorithmes requérant une puissance de calcul moindre . L’utilisation de matériel informatique spécialisé pour la conduite autonome a aussi été citée. Les auteures de la recherche, Vivienne Sze et Soumya Sudhakar, s’attendent à ce que :
Tant pour l’autonomie que pour la durabilité, a-t-elle expliqué, la consommation énergétique d’une voiture autonome s’avère véritablement déterminante.