En France, une décision rendue en 2021 a imposé une sanction conséquente à Google. La société a été accusée de pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la publicité sur Internet. S’étant référés sur cette affaire, des éditeurs de presse européens ont décidé de traîner la firme américaine en justice. Pour le même motif, ils lui réclament une conséquente compensation.
Google risque de devoir payer à nouveau des dommages et intérêts à des éditeurs de presse basés sur le Vieux continent. Le cabinet d’avocats qui représente ces organisations, Geradin Partners, s’apprête à former deux plaintes contre la firme de Mountain View. Rassemblant de nombreuses entreprises européennes, l’une sera soumise aux Pays-Bas. L’autre sera déposée en Grande-Bretagne et concerne des établissements anglais.
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L’entreprise pourrait se voir imposer une lourde sanction
En détails, la plainte prévue aux Pays-Bas vise un dédommagement des éditeurs lésés par des pratiques jugées anticoncurrentielles de Google. Celle à transmettre au Tribunal d’appel de la concurrence (Competition Appeal Tribunal) en Grande-Bretagne détient une portée plus large. Elle concerne en effet chacun des éditeurs des sites web publiant des bandeaux publicitaires, même la presse traditionnelle.
La menace d’une compensation financière de 25 milliards de dollars plane ainsi sur l’entreprise américaine, accoutumée aux amendes records . Damien Geradin, associé fondateur de Geradin Partners, a indiqué à travers un communiqué du 13 septembre dernier :
Il est temps que Google assume ses responsabilités et répare les dommages qu'il a causés à cet important secteur. C'est la raison pour laquelle nous annonçons aujourd'hui ces actions dans deux juridictions pour obtenir une compensation pour les éditeurs présents dans l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni.
Damien Geradin
La filiale du groupe Alphabet a condamné cette démarche, garantissant collaborer constructivement avec les groupes de presse du Vieux Continent. Son porte-parole a précisé que les instruments publicitaires de la multinationale et les outils de ses multiples rivaux adtech :
- Apportent un financement à des millions d’applications et de sites en ligne ;
- Donnent aux entreprises, qu’importe leur taille, la possibilité de toucher de nouveaux clients plus efficacement.
Il a continué en indiquant que ces services évoluent et s’ajustent en collaboration avec ces mêmes éditeurs.
Les plaintes des éditeurs se fondent sur une décision prise en France
Cette initiative de porter l’affaire devant les tribunaux relève de l’opportunisme et de la spéculation, selon le porte-parole de Google . Il a alors souligné que lorsque la plainte leur parviendra, ils l’affronteront avec une grande fermeté.
Les plaignants fondent leur raisonnement sur un verdict que l’Autorité de la concurrence a prononcé en France en 2021. Cette année-là, celle-ci a condamné Google à 220 millions d’euros d’amende. Cette autorité administrative l’a accusé d’avoir privilégié ses services publicitaires au détriment de ceux de ces concurrents . En Europe, cette sanction a attiré l’attention de beaucoup. Tant la firme de Mountain View n’a émis aucune objection contre les faits qui lui ont été imputés.
Les régulateurs en Europe surveillent également de près ce géant de la Tech depuis quelques années. En passant, l’on rappellera que la première source de revenus de sa société mère porte sur la publicité. Alphabet a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 257 milliards de dollars. Dans le passé, le groupe n’a jamais atteint le niveau symbolique des 200 milliards de dollars.