Fin novembre, un événement consacré à la blockchain a été organisé par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. La capacité d’accueil était limitée à 250 personnes. Pourtant, quelques 1 000 individus ont exprimé leur souhait d’y assister. Ce rendez-vous a notamment permis de voir les éventuels intérêts de cette technologie pour l’État.
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (MIOM) a décidé de lancer un salon dédié à la blockchain, le SBMI. Sa première édition, qui s’est tenue le 25 novembre dernier, a rassemblé tant des acteurs du public que du privé. Elle a été organisée par le coordinateur des projets à la Direction du Numérique du MIOM, Jean-Emmanuel Faggianelli.
La tenue d’un tel évènement par cette instance devrait bientôt éveiller l’intérêt des acteurs publics et privés pour les consultants blockchain. Les sujets ayant été abordés au cours de l’événement devraient intéresser ces derniers. D’autant que les participants semblaient aussi sincèrement intéressés que connaisseurs. L’État intègrerait-il tantôt la blockchain dans ses rouages ?
Le rapport antithétique entre l’État et le concept de la blockchain en cours de résolution ?
L’autre question abordée durant le SBMI a été émise par le Directeur du Numérique du MIOM, Mathieu Weill. Il a demandé si la blockchain peut s’imposer dans un État centralisé et bureaucrate. Et d’ajouter : cette invention peut-elle aider l’État à perfectionner son fonctionnement ou représenterait-elle un concurrent de celui-ci ?
Ce qui semblait jusqu’à récemment dépasser l’entendement est survenu. L’intérêt de la blockchain est admis par un ministère répondant à une fonction régalienne de l’État. La Place Beauvau a d’ailleurs effectué une déclaration en ce sens le 26 novembre dernier. Le ministère a affirmé débuter une initiative de réflexion relative à la blockchain pour préparer une production éventuelle. En d’autres termes, une preuve de concept à propos de cette technologie semble en préparation.
La concrétisation de ce projet demeure jusqu’ici hypothétique. Mais elle constitue déjà un premier pas. Le MIOM lance ainsi le débat et regroupe les précurseurs du Web3. Ceci afin de se pencher conjointement sur des cas d’utilisation potentiels. Les institutions paraissent, de l’extérieur, généralement insuffisamment informées, sinon prudentes, sur les sujets :
- De la blockchain ;
- De la troisième génération d’Internet dans sa globalité.
Avec le SBMI, l’on découvre que plusieurs responsables de l’État connaissent très bien ces systèmes et leurs possibles usages.
Comment amener un État à cautionner la blockchain ?
L’un des thèmes étudiés lors de l’événement a été formulé par Jean-Emmanuel Faggianelli. Il a voulu savoir de quelle manière présenter la blockchain à l’État pour qu’elle lui soit convenable. Fadila Leturcq, de la Direction interministérielle du numérique (DINUM), a évoqué le premier problème. Les experts techniques emploient des termes incompréhensibles des autorités publiques lorsqu’ils la leur expliquent, déplore-t-elle.
L’architecte solutions à la Direction du Numérique du MIOM, Arun Louvois a apporté un élément de réponse. Il a mentionné le cas de l’Estonie en 2011. Des hackers russes ont mené en avril 2007 une vague de piratages informatiques contre l’état balte. Ces offensives ont détérioré son système bancaire ainsi que son système IT.
Quatre ans plus tard, le pays a renforcé son administration. Il a déployé une technologie baptisée Keyless Signature Infrastructure (KSI), fondée sur une blockchain décentralisée. Cette sécurisation des informations de sa population a permis à l’Estonie de contrecarrer facilement un nouveau récent piratage russe. Il constitue de ce fait un modèle sur le plan :
Son exemple a d’ailleurs servi de base à des initiatives de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Les consultants blockchain seront donc de plus en plus sollicités. Si ces derniers exercent en tant que freelances, ils peuvent mettre leur autonomie à profit pour améliorer leurs compétences et leur réseau professionnel.