Les médias traditionnels font face à des défis économiques importants, ponctués de licenciements récurrents. De leur côté, les journalistes freelance évoluent dans un contexte d’incertitude permanent, mais parviennent à survivre et même à prospérer. Quelles leçons les médias traditionnels peuvent-ils tirer de l’expérience des pigistes pour assurer leur durabilité ?
Talent, sympathie et accessibilité
Certes, le journalisme est un métier qui s’apprend. Mais pour se hisser parmi les meilleurs, le talent reste un atout indispensable. C’est grâce à lui que des journalistes pigistes, rémunérés à la tâche (au nombre de caractères, de mots, ou de missions freelance accomplies…), ont réussi à se forger une solide réputation et à fidéliser un public.
Les multiples ressources dans lesquelles investissent les grands groupes médiatiques ne font pas toujours mouche auprès des lecteurs. Ces derniers sont plus sensibles au talent et aux valeurs des « nouvelles voix ».
À l’ère des réseaux sociaux, le public s’intéresse davantage aux récits des influenceurs qu’aux articles des journalistes dits « traditionnels ».
Influenceurs et journalistes ne suivent pas la même formation et n’ont pas le même objectif, mais pour toucher un maximum lecteurs, les journalistes gagneraient à s’approprier les codes des médias sociaux et y cultiver une présence active.
La force des influenceurs qui réussissent réside dans leur capacité à tisser un lien authentique et chaleureux avec leur public.
Une meilleure considération pour les journalistes
Les maisons de presse ont tout intérêt à garantir des conditions de travail optimales à leurs journalistes. Des contrats à long terme et une rémunération attractive profitent à la fois à ces derniers et à la communauté qu’elles servent.
Le public apprécie les relations de confiance qui se construisent sur la durée. Or, le turn-over fréquent des journalistes, souvent lié à des conditions de travail précaires, amoindrit cette confiance et nuit à la qualité de l’information.
Attention à ne pas céder aux sirènes de l’IA
Les lecteurs recherchent avant tout une connexion humaine avec les sources d’information. Malgré ses progrès fulgurants, l’Intelligence artificielle ne remplace pas l’humain dans la création d’un lien de confiance.
L’IA est un outil performant qui se révèle désormais incontournable, mais seule l’interaction humaine peut garantir des relations solides entre les groupes médiatiques, leurs sources et leurs lecteurs.
Les journalistes traditionnels peuvent s’inspirer de leurs confrères freelances en valorisant le talent individuel, en s’adaptant aux nouvelles formes de consommation d’information et en investissant dans la relation humaine, élément central du journalisme. Le freelancing peut ainsi inspirer une transformation durable des médias traditionnels.