Dans un contexte de pénurie de talents, le mécénat de compétences gagne en popularité. Cette démarche consiste pour les entreprises à mettre l’expertise de leurs collaborateurs au service d’organisations d’intérêt général. Ces derniers participent à un projet ou à la résolution d’une problématique spécifique.
Les critères d’éligibilité des organismes bénéficiaires
L’entreprise et les collaborateurs qui souhaitent se lancer dans le mécénat de compétences doivent sélectionner un organisme dit « d’intérêt général » avec un impact socialement utile et qui améliore le bien-être collectif.
Ce statut impose à celui-ci de répondre à trois critères principaux :
- Son activité doit être bénévole et non rémunérée.
- Les dirigeants ne doivent pas tirer d’avantages personnels de la gestion de l’organisme.
- Son action bénéficie à un large public et non à un cercle restreint de personnes.
Selon la loi, sont donc éligibles :
- les fondations : reconnues d’utilité publique (FRUP), d’entreprise, et celle du patrimoine ;
- les associations : reconnues d’utilité publique (ARUP), de bienfaisance, de financement ;
- les établissements d’enseignement supérieur à but non lucratif et agréés ;
- les organismes agréés pour la création d’entreprise.
Cette définition exclut donc du champ d’application du mécénat de compétences : les entreprises sociales, les coopératives et les associations non reconnues d’intérêt général.
Concilier engagement solidaire et performance pour l’entreprise mécène
Le choix de l’organisme à soutenir est la première étape pour l’entreprise qui veut proposer des compétences. Pour cela, elle doit clarifier ses potentiels apports en tenant compte du projet, ainsi que les aspirations des collaborateurs appelés à intervenir, notamment le temps qu’ils peuvent et souhaitent consacrer à cette tâche.
Sur cette base, les deux parties s’accordent sur la forme de l’accompagnement, entre une mission complète ou un accompagnement ponctuel sur le court ou le long terme. Beaucoup optent pour le « temps partagé solidaire » ou la « journée de solidarité », une fois par semaine ou par mois par exemple, durant lesquels les salariés laissent leur travail pour se consacrer à l’aide d’un organisme.
Enfin, faire profiter les autres des compétences de ses collaborateurs ne doit pas affecter le fonctionnement de l’entreprise. Par ailleurs, éviter une surcharge de travail aux salariés est souhaitable. Pour cela, une solide organisation interne, qui tient compte des effectifs, des objectifs individuels et collectifs, des impératifs de chaque employé, est indispensable.