Partenaires depuis de longues années, WordPress et WP Engine sont entrés en conflit suite à l’article publié récemment par Matt Mullenweg, fondateur du CMS Open Source accusant WP Engine de s’enrichir sur le dos de sa fondation. Selon lui, cet hébergeur ne contribue pas assez au développement de WordPress alors qu’il gagne plusieurs centaines de millions par an grâce à cet écosystème.
Afin de mettre la pression sur WP Engine, WordPress.org a décidé de le priver d’accès à ses ressources, pénalisant les clients de ce dernier, ce qui a engendré la polémique au sein des communautés d’utilisateurs de CMS Open Source.
Pas de solution viable pour les utilisateurs
Les clients recourant aux services de WP Engine n’ont plus droit aux mises à jour automatiques des extensions (plug-ins et thèmes) depuis que celui-ci n’est plus autorisé à accéder aux ressources de WorPress.org. Ils s’exposent en conséquence à des risques de sécurité.
Afin de résoudre provisoirement ce problème, WP Engine a développé un miroir des ressources offrant à ses clients la possibilité de bénéficier des mises à jour, du moins jusqu’à ce conflit prenne fin.
Cette situation montre qu’il n’existe aucune solution viable, et que les entreprises utilisatrices du CMS Open Source dépendent entièrement du bon vouloir de WordPress Fondation et d’Automatic. Cependant, d’après un responsable de cette entité, ces entreprises devraient apporter de réelles contributions au développement de cet outil. Pour sa part, WP Engine ne consacre que 40 heures par semaine à cette tâche, ce qui est notoirement insuffisant, a-t-il souligné.
Pas de solution viable pour les utilisateurs
Dans son article, Matt Mullenweg s’est aussi attaqué directement à l’usage du terme WP par l’hébergeur. Il a indiqué que
Cette pratique pourrait amener les utilisateurs à croire que cette entreprise fait partie intégrante de WordPress,
Matt Mullenweg
Et que cette dénomination signifie tout simplement « WordPress Engine ».
Certes, ce terme ne fait pas partie des marques déposées par WordPress, toutefois, le fait de l’utiliser engendre des responsabilités, d’autant plus que WP Engine réalise environ 500 millions de chiffre d’affaires par an grâce à l’emploi gratuit de ce CMS. Or, l’entreprise n’a jamais fait de don à sa fondation.
En réplique à cette accusation, WP Engine a adressé une lettre de mise en demeure indiquant qu’Automatic et son patron n’ont pas le droit d’exiger de redevance ou de licence, étant donné que l’usage de ce sigle est conforme aux règles de la propriété industrielle.
Des mesures jugées radicales par certains membres de la communauté
Important Les mesures mises en œuvre par WordPress pour faire pression aux entreprises qui ne contribuent pas au développement de l’outil créent la polémique au sein des membres de la communauté.
Cette initiative est mal vue par certains qui pensent qu’à l’avenir Automatic pourrait cibler une petite structure ou un développeur web qui utilise le CMS Open Source, dont la contribution pourrait être jugée insuffisante. Pour d’autres, en revanche, la participation de tous est nécessaire pour garantir l’équité.
Dans la foulée, la fondation a déposé des marques pour les termes « Hosted WordPress » et «Managed WordPress », une démarche qui alimente les inquiétudes chez certains acteurs.
Dans tous les cas, des solutions doivent être trouvées pour assurer l’équilibre entre l’accès à l’open source et la contribution des professionnels qui en tirent profit . Ceci est essentiel pour garantir une gestion intelligente des relations entre WordPress et ses partenaires commerciaux.
Tous les utilisateurs se posent d’ailleurs des questions à propos de la gouvernance des projets si la fondation décide de restreindre l’usage de la marque. L’ensemble de la communauté attend ainsi anxieusement l’issue de ce conflit afin d’avoir une vision plus claire sur l’avenir de l’intendance de l’open source.
Pour le moment, WP Engine a pu obtenir une levée temporaire de son bannissement .
