Une étude intitulée « Panorama de la santé mentale des entrepreneurs » menée par l’Institut CSA a démontré que les entrepreneurs sont particulièrement sensibles au syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out. Cette enquête, commanditée par l’association Willa et Harmonie Mutuelle, révèle en effet que 38 % des entrepreneurs français sont exposés à ce risque psychologique.
Burn-out : une maladie reconnue par l’OMS, mais encore peu connue
Depuis 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a intégré le burn-out dans sa classification internationale des maladies. Pourtant, ce problème psychologique lié au travail est loin d’être connu en France, bien que 72 % des personnes interrogées ayant fondé une entreprise reconnaissent avoir de mauvaises conditions physiques et mentales pour exercer leur métier. Cette tendance est même plus forte auprès des femmes ayant opté pour ce statut, dont 75 % s’estiment en mauvaise santé, contre 64 % pour leurs pairs masculins.
Concernant particulièrement le burn-out, 42 % des femmes pensent en être victimes, contre 28 % des hommes. Ce problème est d’autant plus important dans le secteur du numérique. Une étude internationale de l’agence OnePoll a ainsi révélé que 58 % des travailleurs dans le domaine de l’informatique supportent une charge excessive.
Burn-out : un manque de prise en charge
Le manque de prise en charge du burn-out se traduit à la fois par une faible connaissance des personnes concernées et par la disparité des méthodes de gestion du problème. Ainsi, 35 % des entrepreneurs s’appuient sur les conseils donnés par leurs pairs pour tenter de s’en sortir. 35 % se basent sur les livres de développement personnel pour trouver une issue à leur fatigue mentale, tandis que 37 % optent pour le coaching.
Aucune prise en charge formelle n’est encore disponible auprès des autorités sanitaires.
Pour obtenir une réponse claire, les chefs d’entreprise et les travailleurs indépendants peuvent néanmoins se tourner vers le CREDIR, une organisation non gouvernementale axée sur la prévention du burn-out et sur l’amélioration de la qualité de vie globale.
Le rôle primordial de la prévention
Le meilleur traitement du burn-out reste à ce jour la prévention. En premier lieu, il faut prendre le temps de s’informer et d’informer son entourage sur l’importance de connaître les premiers symptômes d’une surcharge mentale.
Cela inclut entre autres l’identification des manifestations émotionnelles (anxiété, angoisse…), comportementales (agressivité, apathie…), cognitives (perte de mémoire, trouble de l’attention…), mais aussi physiques (fatigue chronique, problèmes de sommeil…).
Dans la prévention du burn-out, il faut apprendre aux entrepreneurs à éviter le blurring. Ce phénomène se traduit par la disparition de la frontière entre la vie personnelle et professionnelle. Pour les managers, une remise en question de la stratégie de gestion des ressources humaines est à mettre en œuvre.
Que faire en cas de burn-out ?
Si le syndrome d’épuisement professionnel est clairement établi par le médecin du travail et/ou le médecin traitant, un simple repos ne suffit pas. En plus de l’arrêt de travail, il est indispensable d’identifier tout d’abord les causes de la surcharge mentale.
Il convient par la suite de réfléchir à un nouveau mode de vie au travail, mais aussi à la maison, qui minimisera les risques de rechute. Cela passe entre autres par une amélioration de la méthodologie de travail, par la mise en place d’un emploi du temps qui sépare les deux sphères de la vie, ainsi que d’autres actions qui permettent d’optimiser la qualité de vie au travail et globale. Si nécessaire, il convient d’entamer un suivi psychologique.