Le paysage professionnel français est-il à l’aube d’une transformation majeure ? C’est en tout cas ce que laisse penser un sondage mené par Beager et Viavoice en 2023. Celui-ci révèle que 60 % des salariés interrogés ont sérieusement l’intention de devenir freelance. Cette tendance, qui se confirme depuis plusieurs années, s’inscrit dans un contexte de révolution numérique et d’évolution des attentes des salariés.
Le secteur privé en tête de peloton
Le freelance, également appelé travailleur indépendant, désigne un professionnel exerçant une activité sans lien de subordination avec un employeur fixe. Il travaille de manière autonome, proposant ses services à divers clients sur des missions temporaires ou projets spécifiques.
Selon l’étude Viavoice, 26 % des salariés pensent que le statut de freelance serait parfaitement adapté à la nature de leur métier . Cette proportion varie en fonction du statut professionnel, de l’âge et de la taille de l’entreprise.
Les cadres manifestent le plus grand intérêt, avec 37 % des répondants : un engouement qui se retrouve également chez les travailleurs du secteur privé (29 %) et les professionnels exerçant des métiers intermédiaires (28 %).
L’âge joue un rôle significatif, avec 33 % des salariés âgés entre 25 et 34 ans estimant que leur profession se prêterait bien au freelancing . Cette proportion indique que les travailleurs plus jeunes, qui tendent à être plus réceptifs aux nouvelles formes d’emploi, sont davantage enclins à franchir le pas.
La taille de l’entreprise exerce également une influence notable. Alors que 39 % des salariés travaillant dans de petites structures se voient potentiellement freelances, ce chiffre s’établit à 29 % pour les sociétés comptant entre 10 et 49 collaborateurs.
Même au sein des grandes entreprises (plus de 250 employés), 21 % des salariés voient leur métier s’inscrire harmonieusement dans le cadre du travail indépendant.
Disposition des Français envers le freelance
La perspective de quitter le statut de salarié en contrat à durée indéterminée pour adopter de nouvelles formes d’emploi suscite l’adhésion de la moitié des répondants.
Ces chiffres prennent une dimension particulière avec 59 % des professionnels interrogés qui planifient cette transition à un moment précis de leur carrière. Chez les moins de 35 ans, cette intention atteint même un niveau exceptionnel de 74 %.
Cette enquête confirme l’attrait croissant des Français pour le statut de freelance . Néanmoins, une part significative (63 %) des sondés exprime des réticences par crainte de renoncer au confort du statut salarié, d’autres appréhendent la perte de revenu (60 %) et la complexité des démarches administratives (38 %).