Lorsqu’un professionnel exerce son activité en entrepreneur, il a des obligations comptables qui peuvent être plus ou moins complexes selon le statut juridique qu’il aura choisi. Comment bien gérer sa trésorerie freelance et faire face aux difficultés pour diriger son entreprise de manière sereine ?
Le statut juridique du freelance
Les travailleurs indépendants disposent de plusieurs options pour le statut juridique et de leur entreprise. Considérons ici qu'ils exercent en individuel, c'est-à-dire sans aucun associé. Dans ce cas, trois choix s'offrent au freelance :
Microentreprise
C’est le statut est idéal pour les débutants, pour les entrepreneurs qui souhaitent tester leur activité sans prendre trop de risques.
Ce régime fiscal permet une gestion simple ; les cotisations sociales sont proportionnelles au chiffre d’affaires, payables chaque mois ou chaque trimestre. En l’absence de chiffre d’affaires, le freelance n’est pas redevable de charges.
EIRL
Ce statut est adapté pour les entrepreneurs qui réalisent un chiffre d’affaires annuel important ou qui souhaitent bénéficier de certaines options inaccessibles avec une microentreprise.
La comptabilité se complique, le freelance devra prendre en compte un certain nombre d’éléments pour être en règle vis-à-vis de l’Urssaf et du fisc, mais aussi pour s’assurer une bonne gestion des flux de trésorerie.
Portage salarial
Cette solution permet de conserver le statut de salarié avec tous ses avantages. La société de portage s’occupe de toutes les démarches relatives à l’activité du freelance. Là aussi, la gestion est simple. Les clients règlent leurs factures directement auprès de l’agence. Il ne reste au freelance qu’à transmettre ses justificatifs de frais professionnels chaque mois.
Après déduction des charges sociales et de ses frais de fonctionnement (environ 10 % du chiffre d’affaires), la société de portage reverse sa rémunération au freelance, accompagnée d’un bulletin de salaire.
La gestion de la trésorerie du freelance
Il n’est pas toujours aisé pour un novice de gérer son activité entrepreneur et de comprendre la notion de trésorerie. Si le freelance n’a pas suivi de stage de comptabilité, il peut être mis en difficulté sur la gestion du flux de trésorerie.
S’il a opté pour le portage salarial, le freelance ne devrait pas rencontrer trop de problèmes. Il devra toutefois prendre garde de savoir quelle part de salaire lui sera reversée en fonction du chiffre d’affaires qu’il va engendrer. Comme il fait l’avance de ses frais, il devra surveiller ses dépenses. Il aura cependant l’avantage de réaliser une simulation de son salaire net, ce qui peut l’aider dans sa prévision de trésorerie.
En revanche, le freelance en autoentreprise ou EIRL sera confronté à d’autres difficultés et devra être rigoureux dans sa comptabilité.
Bien que celle-ci reste simple sous le statut de la microentreprise, il faut garder à l’esprit que des charges devront être payées en fin de mois ou trimestre. Il faut aussi prendre en compte que certains devis et factures établis au cours du mois peuvent être réglés un ou deux mois plus tard, si le freelance a choisi d’autoriser cette facilité de paiement pour son client.
Dans ce cas, la gestion du flux de trésorerie peut devenir compliquée et le freelance devra faire attention à ne pas se retrouver en difficulté financière. Il conviendra de bien réfléchir avant la création d’entreprise s’il peut se permettre ce genre d’arrangements pour ses clients.
L’entrepreneur en EIRL sera confronté aux mêmes exercices de jonglage entre devis et factures, calculs d’équilibre de sa trésorerie…
Les particularités de son statut peuvent lui causer plus de difficultés qu’un statut d’autoentrepreneur, car il aura bien plus de choses à gérer.
À ce stade, il est tout à fait recommandé au freelance d’avoir recours à un expert-comptable pour l’aider à maîtriser sa comptabilité et sa trésorerie entreprise.
Comment gérer un client mauvais payeur ?
Une autre réalité vient s’ajouter, pouvant entraîner des difficultés de trésorerie aux travailleurs indépendants : ce sont les factures impayées.
Il arrive parfois que des clients oublient ou refusent de régler les factures, ce qui peut mettre le freelance dans une situation financière gênante.
Que faire dans ce cas ?
D’abord, vous devez avoir pris la précaution d’indiquer sur toutes vos factures le taux des pénalités de retard en cas d’impayé. Cette mention est obligatoire et son absence peut être passible de sanctions.
Si votre client n’a pas honoré sa facture dans les délais impartis, adressez-lui une lettre de relance courtoise, en lui indiquant un nouveau délai de 8 jours. Si vous constatez de nouveaux retards de paiement passé ce délai, nous vous recommandons de faire appel à un cabinet de recouvrement.
Les différents avantages de cette solution
Pour un freelance en portage salarial, c’est la société de portage qui se charge de gérer les relances et poursuites pour recouvrer les factures impayées.
Ce service est compris dans le pourcentage de frais de fonctionnement que le salarié porté lui verse chaque mois, en déduction de son chiffre d’affaires. C’est un plus non négligeable qui évite bien des soucis à l’entrepreneur et lui permet de poursuivre son activité de manière sereine.
Il faudra tout de même tenir compte de ces aléas afin d’assurer une bonne trésorerie pour son entreprise.