Les modalités d’obtention d’un prêt à l’habitat varient-elles selon le statut professionnel ? La réponse importe pour ceux envisageant un investissement immobilier. En effet, s’il est facile pour un salarié de savoir combien il peut emprunter, le calcul s’avère plus complexe pour un micro-entrepreneur. En se basant sur des données récentes, cet article analyse les critères d’octroi de prêts et offre des perspectives pour chaque profil.
Critères d’éligibilité : le défi des micro-entrepreneurs
Pour les micro-entrepreneurs, obtenir un prêt immobilier représente souvent un défi de taille. Contrairement aux salariés, ces travailleurs indépendants doivent passer par un processus plus complexe. La régularité de leurs revenus est scrutée avec une attention particulière, ce qui peut compliquer l’accès au crédit.
Alors que pour un salarié, les rémunérations des 12 derniers mois offrent une vision claire et prévisible, les banques imposent généralement aux micro-entrepreneurs de justifier d’une ancienneté d’au moins trois ans pour appuyer leur demande .
Cette exigence en termes d’expérience professionnelle s’explique par la quête de stabilité financière des prêteurs. En effet, les trois premières années sont souvent les plus difficile pour un micro-entrepreneur, les missions freelance peuvent fluctuer de manière significative durant cette période. Au-delà de ce seuil, les banques considèrent généralement l’activité comme étant établie et pérenne.
Ainsi, bien que les critères soient plus stricts pour les micro-entrepreneurs, ceux qui parviennent à les satisfaire peuvent, pour la plupart, bénéficier de conditions de prêt similaires à celles offertes aux salariés.
Impact des statuts professionnels sur les conditions de prêt
Les disparités observées dans les conditions de crédit entre les salariés et les autres reflètent les préoccupations sous-jacentes des prêteurs concernant la stabilité financière des emprunteurs.
Cependant, il est important de noter que les données révèlent parfois un accès inéquitable aux services financiers pour les non-salariés, et ce malgré leur solvabilité. Les refus de prêts et les obstacles rencontrés par ces travailleurs indépendants mettent en lumière des lacunes dans le système actuel.
45 % d’emprunts exerçant sous ce statut déclarent avoir déjà dû abandonner leur projet d’acquisition d’un bien, faute de financement.
Pourtant, ils s’estimaient solvables, puisque percevant des revenus réguliers et suffisamment élevés.
En conséquence, il devient impératif d’engager une réflexion approfondie sur l’adaptation des critères d’octroi de crédits à tous les types de profils afin de mieux refléter la réalité économique des travailleurs indépendants, et favoriser ainsi une inclusion financière plus équitable et efficace.