Le nombre de freelances a augmenté de 92 % en France entre 2009 et 2020 selon Les Makers. Ce chiffre témoigne d’un engouement croissant pour le travail indépendant chez les professionnels français, entraîné par la simplification des démarches de création d’entreprise avec le statut de micro-entrepreneur, mais aussi par l’essor du numérique et l’évolution des modes de travail.
Le freelancing semble en effet constituer l’avenir du travail en France. L’autonomie, la liberté et l’indépendance qu’ils confèrent sont d’ailleurs les valeurs portées par la génération Z, née entre la fin des années 1990 et le début de la décennie 2010, qui fait une entrée remarquée dans le monde professionnel. Selon Capital, 72 % de ces jeunes actifs envisagent de devenir indépendants au cours de leur carrière.
Mais quels sont les véritables avantages du freelancing ? Quels inconvénients comporte cette manière de travailler ? Freelance-Informatique fait le point pour comprendre le succès du travail en freelance.
Le freelancing désigne une activité professionnelle exercée de manière indépendante, sans lien de subordination avec un employeur. Contrairement aux salariés, les freelances ne perçoivent pas de salaire fixe, mais facturent leurs prestations directement à leurs clients. Ils peuvent travailler pour plusieurs entreprises simultanément, sur des projets de durées variables, en fonction de leur expertise et de leur domaine d’activité.
Le freelancing ne désigne pas un statut juridique précis : il s’agit d’une manière de travailler. Ce terme s’applique tout simplement aux travailleurs qui ne sont pas des employés, mais qui exercent leur activité de manière indépendante, en étant à la tête de leur propre structure.
En France, les cadres juridiques adoptés par les freelances sont le plus souvent la micro-entreprise, l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle). Il est aussi possible de se tourner vers le portage salarial et de devenir salarié d’une société de portage afin de bénéficier des avantages du statut d’employé (assurance maladie, chômage, mutuelle, etc.).
Cette manière de travailler s’est largement démocratisée ces dernières années, notamment grâce à la transformation digitale et à l’essor du travail à distance. Le freelancing est particulièrement répandu dans le domaine des prestations de services informatiques, mais aussi du marketing, du graphisme, de la rédaction web ou encore du conseil.
De nombreuses sociétés, qu’il s’agisse de TPE (Très Petites Entreprises), de PME (Petites et Moyennes Entreprises), d’ESN (Entreprises de Services du Numérique) ou de grands groupes, se tournent vers l’achat de prestations de services. Le coût d’un freelance pour une entreprise peut paraître plus élevé que celui d’un salarié, mais ce n’est pas nécessairement le cas : le recrutement d’un employé entraîne de nombreux frais cachés, absents lors d’une mission freelance.
L’un des principaux atouts du freelancing est la liberté qu’il procure. Contrairement aux salariés, les travailleurs indépendants ne sont pas soumis aux contraintes hiérarchiques et organisationnelles d’une entreprise. Ils disposent d’une totale autonomie dans leur vie professionnelle :
Se lancer à son compte, c’est devenir son propre patron : le freelance a donc l’avantage d’être bien plus libre qu’un salarié dans sa trajectoire professionnelle. La flexibilité dans l’organisation du temps de travail est d’ailleurs citée par 48 % des freelances comme le motif qui leur a donné envie de se lancer en tant qu’indépendants, selon independant.io.
Un développeur freelance peut par exemple décider de se consacrer à un projet pendant plusieurs mois pour ensuite prendre plusieurs semaines de pause, ce qui serait impossible avec un emploi salarié classique. Il peut aussi décider de travailler en horaires décalés ou d’exercer son activité depuis l’étranger. Au contraire, il peut opter pour une mission longue dans un grand groupe et se rendre tous les jours dans les locaux de son client : tout dépend de ses objectifs et du cadre de vie qu’il souhaite adopter.
Le freelancing offre un potentiel de rémunération plus élevé que le salariat. Un indépendant fixe lui-même ses tarifs en fonction de son expertise, de la complexité de la mission et du budget de son client. Contrairement à un employé, il n’est pas limité par une grille salariale définie par une entreprise.
Un consultant en cybersécurité freelance peut par exemple facturer un TJM (Taux Journalier Moyen) de 600 à 1 000 euros, selon son niveau d’expertise. En comparaison, un salarié avec une expérience équivalente touche un salaire mensuel fixe, souvent inférieur au total qu’un freelance peut générer sur la même période.
Il est cependant important de rappeler que les tarifs d’un freelance ne constituent pas son salaire, mais son chiffre d’affaires. En tant que chef d’entreprise, un travailleur indépendant doit assumer des charges sociales et fiscales, mais aussi se constituer une trésorerie pour anticiper les périodes de creux. Une bonne gestion financière et une tarification adaptée permettent néanmoins d’obtenir un revenu annuel supérieur à celui d’un salarié à un poste équivalent.
Le freelancing permet d’acquérir une expérience diversifiée en travaillant sur des missions variées avec des entreprises de secteurs différents. Contrairement au salariat, où un professionnel évolue souvent dans un cadre fixe, un freelance doit sans cesse s’adapter à de nouvelles problématiques et monter en compétences pour répondre aux attentes de ses clients.
Un développeur web freelance peut par exemple être amené à travailler sur des technologies différentes selon les projets (React, Vue.js, Python, etc.), tandis qu’un salarié en entreprise est souvent cantonné aux outils et méthodes imposés par son employeur. Cette diversité favorise un apprentissage constant, une montée en compétences rapide et une meilleure employabilité.
De plus, le freelance doit développer des compétences à 360° pour exercer son activité :
Le travailleur indépendant devient ainsi à la fois technicien, commercial et gestionnaire, ce qui lui permet d’évoluer vers des rôles plus stratégiques ou même de créer sa propre structure afin d’embaucher des collaborateurs.
La possibilité d’organiser eux-mêmes leurs plannings offre aux freelances l’opportunité d’adopter un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. En fonction de leurs priorités, ils peuvent ajuster leur charge de travail, prendre des congés plus facilement ou adapter leurs horaires aux besoins familiaux. 84 % des indépendants affirment ainsi bénéficier d’une meilleure qualité de vie depuis qu’ils se sont lancés à leur compte, selon Learnthings.
Par exemple, un rédacteur web freelance peut décider de travailler uniquement le matin et de se consacrer à sa famille chaque après-midi. De même, un consultant IT peut organiser ses journées pour éviter les temps de transport et travailler de manière plus efficace chez lui ou dans un espace de coworking.
Cet équilibre est particulièrement apprécié par ceux qui souhaitent éviter le stress lié aux horaires rigides et aux pressions organisationnelles souvent présentes dans les entreprises. Toutefois, il nécessite une discipline rigoureuse pour ne pas tomber dans l’excès inverse : l’absence de limites claires entre travail et repos peut parfois mener à une surcharge mentale.
Travailler en freelance permet de rencontrer de nombreux professionnels issus de secteurs variés. En multipliant les missions auprès de différentes entreprises, un travailleur indépendant développe un réseau riche, ce qui peut déboucher sur de nouvelles opportunités de missions, des recommandations ou même des collaborations pérennes.
Un freelance peut notamment élargir son cercle de contacts en :
Un réseau solide est un levier efficace pour pérenniser son activité et diminuer le temps consacré à la prospection, mais pas seulement ! Si un freelance décide de revenir à une activité salariée après avoir exercé en tant qu’indépendant, ce carnet d’adresses lui sera extrêmement utile pour trouver un nouvel emploi ou pour prospérer dans son poste.
Si le freelancing offre de nombreux avantages, il comporte aussi son lot de défis et d’inconvénients. Travailler en tant qu’indépendant demande une grande autonomie et une gestion rigoureuse pour assurer la pérennité de son activité.
Voici les principales difficultés que rencontrent les freelances :
Des points négatifs découlent ainsi de chaque avantage du freelancing. Avant de se lancer, il est donc essentiel de bien mesurer ces inconvénients et de prévoir des solutions adaptées pour sécuriser son activité, mais aussi d’évaluer si cette manière de travailler correspond à son profil professionnel et à sa personnalité.
La stabilité financière est un enjeu majeur pour chaque freelance. Pour sécuriser ses revenus, il est conseillé de :
Oui, il est tout à fait possible de cumuler CDI et freelance, sous certaines conditions. Un salarié peut exercer une activité indépendante en parallèle, sauf si une clause d’exclusivité est présente dans son contrat de travail. Il doit aussi respecter son obligation de loyauté et éviter toute concurrence avec son employeur.
Ce modèle hybride permet de tester l’entrepreneuriat tout en conservant la sécurité du salariat avant de se lancer à son compte. De nombreux freelances débutent ainsi avant de se consacrer entièrement à leur activité indépendante une fois leur clientèle développée. Associer deux activités peut aussi constituer une solution sur le long terme, par exemple pour conjuguer une passion avec un travail salarié stable.
Certains domaines sont particulièrement propices au freelancing grâce à une forte demande et à des missions bien rémunérées. L’informatique reste en tête, notamment pour les développeurs, les DevOps ou les experts en data science, en intelligence artificielle et en cybersécurité.
Le marketing digital (SEO, SEA, community management) est également un secteur en pleine expansion. Le consulting en stratégie, la gestion de projet et la formation en ligne offrent aussi de belles opportunités. Enfin, les créatifs comme les designers, les rédacteurs et les vidéastes trouvent facilement des missions grâce aux besoins croissants en contenu numérique.