Outil essentiel des développeurs, les tests fonctionnels jouent un rôle crucial dans le cycle de développement logiciel. Contrairement aux tests unitaires, qui se concentrent sur des unités isolées de code, ces derniers évaluent le système dans son ensemble.
Que vous soyez un développeur, un testeur ou un éditeur de logiciels, comprendre et mettre en œuvre ces tests est indispensable pour la réussite de vos projets de développement ! Avec une politique de testing rigoureuse, vous pouvez non seulement atteindre l’excellence, mais aussi promettre une expérience utilisateur irréprochable.
En quoi consistent les tests fonctionnels ? Comment peuvent-ils garantir la qualité des logiciels ? Comment les réaliser et avec quels outils ? Nous répondons à toutes vos questions dans notre guide complet des tests fonctionnels.
Qu’est-ce que les tests fonctionnels ?
Étape fondamentale dans le cycle de développement logiciel, les tests fonctionnels consistent à tester chaque fonctionnalité d'une application pour s'assurer qu'elle est conforme aux exigences définies par les développeurs. Ces tests vérifient que le code traite les données collectées de manière correcte et que les résultats obtenus sont conformes aux attentes des utilisateurs. Ce type de tests n’évalue pas comment l’action est effectuée, mais seulement si elle aboutit et si des erreurs ou bugs sont présents.
Selon la norme ISO-25010, les tests fonctionnels doivent évaluer le fait que le code source répond aux attentes en matière :
- D'exactitude, c’est-à-dire la fiabilité du résultat obtenu ;
- De complétude, par la couverture de l’ensemble des usages demandés ;
- D’aptitude à l’usage, soit la capacité à réaliser ce que l’on souhaite.
Il s’agit d’un test de boîte noire : le testeur n’a pas connaissance du code source de l’application web ou du logiciel et de sa structure interne. Il se base uniquement sur les fonctionnalités disponibles auprès de l’utilisateur final du produit, détaillées sous forme de cas d’utilisation ou user cases, aussi appelés scénarios d’utilisation.
Les tests fonctionnels sont rédigés par des testeurs QA (Quality Assurance) ou des analystes métiers. Ils peuvent être menés manuellement par les équipes ou être automatisés, grâce à des outils comme Selenium.
Pourquoi réaliser des tests fonctionnels ?
Les tests fonctionnels sont un élément clé pour garantir un haut niveau de qualité et de fiabilité de l’application ou du logiciel développé. Ils assurent son bon fonctionnement et le fait qu’elle réponde aux exigences des utilisateurs.
Voici les principaux avantages d’une démarche de tests fonctionnels :
- Garantie de la fiabilité du produit : étant donné qu’ils vérifient que chaque fonctionnalité de l’application est conforme, les tests fonctionnels s’assurent qu’elle répond à des normes de qualité élevées ;
- Satisfaction des exigences des utilisateurs : en intégrant des scénarios issus de l’utilisation réelle du produit du point de vue de ses utilisateurs, les testeurs peuvent contrôler que le code rédigé répond bien aux spécifications demandées ;
- Détection des bugs avant la mise en production : le test fonctionnel permet d’éviter les régressions, c’est-à-dire les dysfonctionnements suite à un changement de code, en s’assurant que chaque mise à jour n’introduit pas de bugs ;
- Réduction des coûts de développement : en détectant les bugs immédiatement après intégration, les délais de production sont réduits et les erreurs lors de la mise en ligne évitées.
La différence entre les tests fonctionnels et les tests unitaires
De nombreux types de tests différents sont disponibles auprès des développeurs et testeurs QA. Il convient tout d’abord de différencier les tests fonctionnels et les tests unitaires.
Si comme nous l’avons vu,les tests fonctionnels évaluent le système dans son ensemble, c’est l’inverse qui se produit dans le cadre des tests unitaires. Ils se concentrent au contraire sur les plus petites parties non divisibles d’un code source pour s’assurer qu’elles fonctionnent isolément. Il s’agit souvent de fonctions, de méthodes de classe, de modules ou d’objets, selon les langages de programmation utilisés.
Les autres types de tests
Il existe d’autres méthodes de tests, ayant chacune leur utilité propre et leurs caractéristiques :
- Les tests d’intégration : ils s’assurent que les différentes parties du programme fonctionnent correctement une fois intégrées ensemble ;
- Les tests de régression : ils permettent de vérifier que les dernières modifications du code n’ont pas introduit de dysfonctionnements ;
- Les tests système : ils analysent le comportement de l’application ou du logiciel dans son ensemble, sans aller jusqu’à s’assurer qu’il correspond au besoin de l’utilisateur comme les tests fonctionnels ;
- Les tests de performance : comme leur nom l’indique, ils contrôlent que le projet répond aux objectifs de performance fixés, grâce à des métriques telles que la capacité de traitement, le temps de réponse ou la consommation de ressources ;
- Les tests de bout en bout : aussi appelés E2E pour “end to end”, ils couvrent la globalité du code des logiciels et sont effectués du point de vue de l’utilisateur. Ils testent que le flux complet de l’application, de l’entrée utilisateur à la sortie finale, est suivi sans erreurs ;
- Les tests de fumée ou smoke tests : ce sont des tests simples et rapides, qui vérifient que les principales fonctionnalités critiques sont opérationnelles après des modifications significatives du code, avant de procéder à des tests plus approfondis ;
- Le TDD (Test Driven Development) ou développement piloté par les tests : il désigne une méthodologie qui consiste à écrire les tests avant même de rédiger le code.
Comment réaliser des tests fonctionnels ?
Maintenant que nous avons constaté à quel point les tests fonctionnels sont importants pour garantir la qualité du code source rédigé, passons à leur réalisation. Elle se déroule en trois étapes : la préparation, l’exécution et l’analyse des résultats.
La préparation des tests
Une phase de préparation approfondie est nécessaire avant d’exécuter les tests fonctionnels. Les testeurs QA ou développeurs réalisent ces étapes clés pour rédiger leurs tests :
- Analyse des exigences : il convient dans un premier de temps de comprendre en profondeur les spécifications détaillées de l'application et les besoins des utilisateurs. Cela permet de définir clairement ce qui doit être testé et les résultats attendus ;
- Rédaction de cas de test ou scénarios : toutes les fonctionnalités identifiées dans l’étape précédente doivent être testées par un scénario distinct. Ces user cases incluent les étapes à suivre, les données d’entrée et les résultats attendus ;
- Configuration de l'environnement de test : il doit être soigneusement préparé avec les données nécessaires et des conditions système qui reflètent l’environnement de production.
L’exécution des tests
Lors de la phase d’exécution, le choix doit être effectué entre l’automatisation ou la réalisation manuelle des tests fonctionnels.
L’automatisation est l’option la plus fréquemment adoptée, car elle permet aux développeurs et testeurs de se consacrer à d’autres tâches majeures dans le développement de l’application ou du logiciel. De plus, cette automatisation rend possible le lancement immédiat des tests lors de chaque modification du code pour s’assurer qu’aucune régression n’est survenue. Des outils comme Selenium, Ranorex ou TestComplete sont fréquemment utilisés pour réduire le temps et les efforts nécessaires pour exécuter les tests répétitifs.
L’analyse des résultats
Après avoir complété l'exécution des tests, une analyse approfondie des résultats permet de tirer des conclusions significatives des tests fonctionnels. Les étapes suivantes doivent être suivies :
- Documentation des résultats : les comportements observés, les erreurs et les bugs découverts, ainsi que leurs conditions d'apparition, doivent être soigneusement notés ;
- Interprétation des résultats : ils doivent faire l’objet d’une évaluation pour contrôler leur conformité aux spécifications fonctionnelles et aux exigences des utilisateurs ;
- Validation des fonctionnalités : si les entrées sont traitées correctement et les sorties générées exactes, les testeurs considèrent que la fonctionnalité développée est conforme ;
- Optimisation des processus : les résultats des tests fonctionnels ne sont pas seulement utiles pour identifier les anomalies, ils permettent aussi d’améliorer les processus de développement et de testing.
Les bonnes pratiques à adopter pour les tests fonctionnels
La première bonne pratique à adopter est l’implémentation des tests unitaires dès le début du développement. Cela entraîne leur exécution lors de chaque modification du code source afin d’éviter les dysfonctionnements et les bugs lors de la mise en production du projet.
Les cas de test doivent être clairs et détaillés. Ils s’appliquent non seulement à toutes les fonctionnalités de l’application, mais font aussi preuve d’une grande précision en détaillant l’ensemble des étapes à suivre. Il convient également de les actualiser régulièrement pour répercuter les changements dans les exigences fonctionnelles ainsi que les mises à jour de l’application.
La création d’une matrice de traçabilité vous sera également très utile. Il s’agit d’un outil de gestion de projet qui recense l’ensemble des tests effectués, leurs statuts et identifie les éventuelles incohérences. Il permet d’assurer une validation complète des fonctionnalités.
Accompagnez également les tests fonctionnels planifiés de tests exploratoires, pour découvrir des comportements non prévus dans les scénarios de tests et des bugs potentiels.
Les outils et technologies de tests fonctionnels
L’automatisation des tests fonctionnels est permise par des outils dédiés, spécialement conçus pour automatiser et optimiser le processus de test. Voici une liste non exhaustive des technologies les plus populaires :
- Selenium : il s’agit du framework de test open source le plus connu. Utilisé pour son support multinavigateur, il prend en charge de nombreux langages de programmation tels que Java, PHP, C# ou Ruby ;
- Katalon Studio : solution intéressante pour les API (Application Programming Interface) et Web services, il est construit sur Selenium WebDriver ;
- Ranorex : il constitue l’un des outils de testing les plus complets du marché en supportant un large éventail de technologies et de langages. Il est cependant assez onéreux ;
- HP UFT (Unified Functional Testing) : anciennement appelé HP QTP (Quick Test Professional), il propose une automatisation complète des tests fonctionnels pour les applications web et desktop, avec un enregistrement de scripts puissant ;
- TestComplete : son support client de haut niveau, ses mises à jour régulières et sa variété de langages pris en charge (Python, Angular, Ruby, JavaScript, VBScript, Delphi, C# et C++) contribuent à son succès.
À retenir sur les tests fonctionnels
- Ils jouent un rôle essentiel dans le cycle de développement en s’assurant que chaque fonctionnalité d'une application répond aux attentes des utilisateurs et aux exigences spécifiées ;
- Ils sont basés sur des scénarios d’utilisation très précis fondés sur l’utilisation réelle du projet développé ;
- Contrairement aux tests unitaires, qui évaluent de petites unités isolées du code source, les tests fonctionnels contrôlent l'ensemble du système en conditions réelles d'utilisation ;
- Pour atteindre un certain niveau d’exigence, ils doivent faire l’objet de cas de test rigoureux et d’une analyse soigneusement documentée ;
- Leur automatisation, qui permet leur exécution à chaque modification du code source, est possible grâce à une variété de technologies : Selenium, Katalon Studio, Ranorex, HP UFT et TestComplete sont parmi les outils les plus populaires.