Chaque appareil connecté au réseau d'une entreprise est une potentielle porte d'entrée pour les cyberattaques, mettant en péril la sécurité de ses données sensibles. Selon le rapport sur les menaces de Verizon de 2024, jusqu'à 30 % des violations de données impliquent des logiciels malveillants installés sur les endpoints (ordinateurs, téléphones mobiles et autres points d’accès).
Dans les lignes qui suivent, Freelance Informatique vous explique ce qu’est un endpoint et vous guide pour protéger efficacement ce type de dispositifs connectés contre les menaces croissantes de cybersécurité.
Un endpoint, aussi appelé terminal, point de terminaison ou extrémité d’un canal de communication, désigne tout dispositif ou point d'accès au sein d'un réseau permettant l'échange de données entre différents appareils ou systèmes. Il peut s’agir d’un ordinateur de bureau, d’un ordinateur portable, d’un téléphone mobile ou d’un serveur.
Avec l'expansion technologique, la liste des endpoints s'élargit pour inclure d’autres types d’éléments informatiques comme les imprimantes, les appareils photo, les montres intelligentes, les dispositifs de suivi de la santé ou encore les systèmes de navigation.
Pour les API (Application Programming Interface ou interfaces de programmation d'application), un endpoint représente un point d'accès spécifique, souvent défini par une URL (Uniform Resource Locator), où les différents services d’une organisation peuvent interagir avec d'autres systèmes ou ressources. Concrètement, lorsqu'une API demande des données à un serveur ou à une application, le endpoint est l'endroit précis où cette demande est envoyée, ce qui permet l'échange d'informations entre les divers composants logiciels.
La mission des endpoints est d’assurer une communication fluide entre systèmes et applications via les API. Ils connectent le front-end (interface client) au back-end (serveur), garantissant l'efficacité et la performance des API. Ces dernières ont pour rôle de faciliter le transfert d'informations stratégiques, la gestion de processus complexes et l'exécution de transactions vitales.
Ces points d’accès sont, par exemple, au centre de la gestion des habilitations et participent à la protection des données sensibles. Ils jouent également un rôle essentiel dans les tests logiciels (unitaires, fonctionnels, système) et les méthodologies de développement comme le TDD (Test Driven Development) et les tests E2E (en français, tests de bout en bout).
En optimisant ces points de contact, les entreprises peuvent non seulement améliorer la fluidité des communications internes et externes, mais aussi renforcer la sécurité et la fiabilité des échanges de données. Ainsi, les endpoints ne sont pas simplement des composants techniques, mais des éléments stratégiques indispensables pour soutenir les objectifs commerciaux et opérationnels au sein d’une organisation.
Le dernier rapport de WatchGuard révèle une augmentation alarmante de 82 % des malwares ciblant les endpoints en un trimestre, malgré une diminution globale des détections de logiciels malveillants. Par exemple, les détections de ransomwares (rançongiciels) ont baissé de 23 % et celles des malwares de type “zero-day” de 36 %. Ces derniers exploitent les failles du code logiciel pour lancer une cyberattaque difficile à détecter.
Cependant, les endpoints restent vulnérables, surtout avec 69 % des malwares transmis via des connexions chiffrées. Les cybercriminels adaptent leurs méthodes, exploitant de nouvelles familles de malwares telles que Vundo.FKM et Trojan.Jeki.2, ainsi que des menaces spécifiques aux IoT (lnternet of Thing ou Internet des objets) comme Pandoraspear et la variante Mirai ciblant les routeurs TP-Link. Une vulnérabilité dans HAProxy, un logiciel d'équilibrage de charge, montre comment des failles peuvent causer des problèmes de sécurité majeurs.
Pour contrer ces nombreuses cyberattaques, les entreprises doivent adopter des solutions de détection et de réponse aux endpoints. Voici, en 7 points, les bonnes pratiques à mettre en place pour protéger les points d’accès d’un système informatique.
Première ligne de défense contre les menaces informatiques : les logiciels antivirus et antimalware. Ils détectent, préviennent et éliminent les programmes malveillants susceptibles d'infecter les différents endpoints. Ces outils analysent les fichiers et les applications à la recherche de signatures et d'activités suspectes dans l’optique d’une protection proactive contre un large éventail de menaces, allant des virus traditionnels aux rançongiciels sophistiqués qui prennent en otage les données des entreprises.
Les systèmes de détection des intrusions (IDS) surveillent le trafic réseau pour repérer toute activité suspecte correspondant à une cyberattaque connue. En plus d’analyser le réseau informatique d’une organisation à la recherche de signes de comportement malveillant, les systèmes de prévention des intrusions (IPS ou Intrusion Prevention Systems), quant à eux, peuvent intervenir immédiatement pour bloquer ou atténuer l'attaque, protégeant à la fois les endpoints et le réseau global.
Le rôle du contrôle d'accès et de l'authentification est de garantir que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux dispositifs et aux données sensibles de l'entreprise. L'authentification multifacteur (MFA ou Multi-Factor Authentication) ajoute une couche de sécurité supplémentaire en exigeant plusieurs formes de vérification de l'identité, ce qui réduit les risques d'accès non autorisé. Par ailleurs, les politiques de contrôle et de sécurité informatique limitent l’accès des utilisateurs aux ressources nécessaires à leurs fonctions respectives. L’idée est de minimiser les dégâts potentiels en cas de compromission d’identifiants.
Sensibiliser et former les employés à la sécurité numérique est une priorité pour protéger le système d’information d’une organisation. Les formations doivent aborder la reconnaissance des tentatives de phishing, l'utilisation sûre des applications et la gestion sécurisée des identifiants et des mots de passe.
En outre, les employés doivent être informés sur les pratiques de sécurité à adopter lors de l'utilisation des endpoints, telles que l'installation d'applications approuvées uniquement et la mise à jour régulière des logiciels pour prévenir les vulnérabilités. Une force de travail bien formée constitue une première ligne de défense efficace contre les attaques visant les endpoints.
Une visibilité complète et permanente sur les endpoints permet d'identifier les dispositifs connectés, surveiller leur activité et détecter tout comportement anormal. Cela inclut la surveillance des processus exécutés, des fichiers ouverts, des logiciels installés, ainsi que des configurations de sécurité.
Par ailleurs, une évaluation régulière des mises à jour et la vérification de l'intégrité des fichiers sont essentielles pour repérer les changements suspects et prévenir les attaques. Réaliser un pentest physique permet également de tester la résistance des points d’accès, d’en détecter les failles de sécurité et d’y remédier.
Les plateformes de protection des endpoints (EPP ou Endpoint Protection Platform) combinent plusieurs fonctionnalités de sécurité pour immuniser les endpoints contre diverses menaces. Elles incluent :
Souvent gérées dans le cloud, les EPP utilisent des systèmes de surveillance et de correction à distance, détectant et arrêtant les attaques grâce à l'analyse comportementale et au catalogage des vulnérabilités. Elles sont conçues pour gérer des piles de sécurité complexes, mais aussi repérer et bloquer les hackers qui peuvent passer par la sécurité standard des endpoints.
Les solutions de détection et de réponse aux endpoints (EDR ou Endpoint Detection and Response) offrent une protection avancée en détectant les activités suspectes directement sur les dispositifs hôtes. Elles utilisent l'intelligence artificielle et l'analyse comportementale pour identifier et neutraliser les menaces en temps réel.
En cas d'incident, les alertes sont envoyées au Centre des opérations de sécurité (SOC ou Security Operation Center), où des experts en cybersécurité analysent et répondent aux incidents pour améliorer la posture de sécurité de l'entreprise. Le SOC utilise des outils comme le SIEM (Security Information and Event Management) pour collecter et analyser les événements de sécurité et le SOAR (Security Orchestration, Automation and Response) pour automatiser les réponses de sécurité.