L’IAM (Identity and Access Management), ou Gestion des identités et des accès (GIA), est un ensemble de processus conçus pour gérer, de manière sécurisée, les identités et les accès au système informatique global d’une organisation. À l'ère où le nombre de logiciels utilisés explose et où la mobilité des employés s'intensifie, cette question devient centrale.
L'enjeu de l'IAM réside dans sa capacité à protéger les ressources de l'entreprise tout en facilitant l'accès approprié aux utilisateurs autorisés. Elle a pour but de réduire les risques de sécurité, tout en améliorant l'efficacité opérationnelle.
Dans ce guide pratique, Freelance Informatique vous donne les clés essentielles pour mettre en place une bonne gestion des identités et des accès.
Gartner définit l’IAM comme la discipline informatique permettant aux utilisateurs ou aux appareils adéquats d’accéder aux bonnes ressources, au bon moment et pour les bonnes raisons. Le terme “ressources” englobe les endpoints, les applications, les réseaux, l’infrastructure et les centres de stockage de données tels que les bandes LTO.
La gestion des identités et des accès doit garantir que chaque utilisateur dispose des permissions appropriées pour accéder aux applications et aux données nécessaires à l'exécution de leurs tâches, sans compromettre la sécurité et la conformité réglementaire.
L’utilisation de l'IAM sécurise et facilite l'intégration numérique des clients. Par exemple, une assurance permet à ses adhérents de demander un nouveau compte en ligne via son site internet ou son application mobile. Grâce à un système IAM, l'assureur vérifie rapidement, automatiquement et en toute sécurité l'identité du demandeur, sans nécessité de rencontre physique. De son côté, le client accède facilement aux éléments dont il a besoin, ce qui améliore l’expérience utilisateur et simplifie tout type de transaction.
Lorsqu'un nouvel employé rejoint l'entreprise, l'IAM facilite la création et la gestion de ses comptes sur diverses plateformes et applications (réseau interne, outils cloud, systèmes de gestion, etc.). Avec l'adoption croissante du travail hybride, l'IAM permet d’émettre et de gérer les identités numériques des employés, des sous-traitants et des visiteurs. Ces systèmes assurent un accès sécurisé aux bâtiments physiques et virtuels, tout en donnant lieu à un contrôle des droits d'accès en temps réel.
Le secteur public utilise l'IAM pour authentifier numériquement les citoyens et gérer l'accès à des services essentiels. Cette technologie facilite la délivrance des documents d’identité (passeports, cartes nationales, etc.) et simplifie les démarches administratives, dans le respect des réglementations gouvernementales.
L’IAM combine quatre éléments clés pour sécuriser et gérer efficacement les identités et les accès au sein d'une structure informatique.
La gestion des identités dans le cadre de l'IAM englobe la création, la modification et la suppression des identités ou comptes utilisateurs. Ce processus vise à assurer que chaque individu dispose des autorisations appropriées selon son rôle, ses responsabilités et ses besoins. L’IAM facilite : La gestion des arrivées de nouveaux collaborateurs, clients ou partenaires ; La mise à jour des informations d'identification lors des changements de rôle ; La clôture sécurisée du compte lorsque l’utilisateur quitte l'entreprise.
Il s’agit de garantir la sécurité des systèmes informatiques, prévenir les intrusions et limiter les risques de fuites de données. Le contrôle d’accès consiste à définir et à gérer les politiques d'accès aux ressources et aux données sensibles, en utilisant des techniques comme l'authentification multifactorielle, la gestion des privilèges d'accès ou la limitation des accès selon les besoins stricts de l'utilisateur.
Seules les personnes autorisées doivent pouvoir accéder aux systèmes et aux données. L'authentification vérifie l'identité d'un utilisateur, tandis que l'autorisation détermine les actions spécifiques qu'un utilisateur peut effectuer une fois authentifié. Ces processus utilisent des certificats numériques, des jetons d'accès et des politiques de gestion des habilitations basées sur des règles prédéfinies par les managers.
L'IAM doit s’assurer que les politiques de sécurité soient respectées et les accès utilisés de manière appropriée. Les audits réguliers permettent de vérifier l'efficacité des contrôles d'accès et de détecter les violations potentielles de sécurité, à travers des pentests par exemple. La conformité aux réglementations et aux normes de l'industrie est, quant à elle, assurée grâce à la documentation des accès et des actions des utilisateurs.
Qui met en place l'IAM ? Elle est pilotée par la Direction des Systèmes d'Information (DSI), mais son succès repose sur une collaboration étroite avec les managers et les propriétaires des données, qui sont les mieux placés pour définir les besoins spécifiques des différents rôles au sein de l'organisation. Cette installation requiert une méthodologie rigoureuse, suivant 5 étapes fondamentales.
La première étape consiste à créer un référentiel exhaustif des utilisateurs, c’est-à-dire les personnes ayant une relation contractuelle avec l'entreprise. Cet annuaire inclut les employés permanents, les prestataires, les intérimaires, les freelances, mais aussi les clients, si un accès au système informatique leur est donné.
Il est très important de maintenir ce référentiel à jour en le connectant, si possible, à un SIRH (Système d'Information des Ressources Humaines), ce qui permettra d'automatiser l'ajout et la suppression des utilisateurs en fonction des entrées et sorties de l'entreprise.
Ensuite, il faudra lister tous les applications et logiciels utilisés au sein de l'organisation, y compris les dispositifs d'accès comme les badges de sécurité ou les clés numériques. Cet inventaire doit être régulièrement mis à jour pour inclure les nouveaux outils et retirer ceux qui ne sont plus en usage.
Basez-vous sur l'architecture des systèmes en place pour établir cette liste. Celle-ci doit cependant être flexible : à chaque fois qu'un nouveau logiciel est identifié par la DSI, il doit être ajouté, de manière manuelle ou automatique, à l'inventaire. Les utilisateurs internes à l’entreprise doivent être sensibilisés pour informer la DSI des nouveaux outils, afin de prévenir le shadow IT, c’est-à-dire l’ensemble des usages informatiques non approuvés par le service IT d’une organisation et qui échappe donc à son contrôle.
Une fois les référentiels des utilisateurs et des applications établis, il faut les réconcilier en associant un ou plusieurs usagers spécifiques à chaque compte d'application, et ce manuellement ou via des systèmes automatisés intelligents, tels que SailPoint, Okta ou One Identity. C’est alors aux managers de valider les accès en fonction des responsabilités de chaque utilisateur.
La quatrième étape consiste à élaborer une stratégie claire pour l'attribution des accès et des droits. Limiter les privilèges d'accès aux besoins strictement nécessaires réduit les risques de sécurité. Les politiques d'accès doivent être définies en collaboration avec les managers et les directions métier pour s'assurer qu'elles répondent aux exigences opérationnelles tout en maintenant une sécurité optimale.
La gestion des identités et des accès n'est pas un processus ponctuel, mais continu. Il est impératif de sensibiliser les collaborateurs aux bonnes pratiques de la sécurité numérique et de procéder à des contrôles réguliers pour s'assurer du respect des politiques définies.
Les outils de gestion des identités constituent un ensemble de technologies et de processus permettant la mise en place opérationnelle de l’IAM.
Les plateformes IAM complètes, à l’instar de SailPoint et d’Okta, offrent un ensemble intégré de fonctionnalités pour la gestion des identités et des accès. Elles sont conçues pour répondre aux besoins complexes des grandes organisations.
L'authentification unique (SSO ou Single Sign-on) permet aux utilisateurs d'accéder à plusieurs applications avec un seul jeu de credentials (identifiants utilisateur tels que le pseudonyme et le mot de passe). OneLogin, par exemple, facilite l'accès sécurisé à un large éventail d'applications cloud et locales. Azure AD, quant à lui, propose des intégrations étroites avec les services Microsoft et des options d'authentification multifactorielle (MFA ou Multi-Factor Authentication). L’objectif est de simplifier l'expérience utilisateur tout en renforçant la sécurité.
Protéger les comptes à hauts privilèges, qui peuvent accéder aux parties les plus sensibles du réseau, est une priorité absolue. En plus de gérer les mots de passe et l'audit des accès, les outils de gestion des accès privilégiés, comme CyberArk et BeyondTrust, isolent, surveillent et enregistrent les sessions des utilisateurs privilégiés.
La gouvernance des identités garantit que les bons utilisateurs aient les bons accès au bon moment. Des solutions comme Saviynt et RSA Identity Governance & Lifecycle aident les entreprises à automatiser les processus de gouvernance, à réduire les risques de non-conformité et à améliorer la visibilité sur les accès des utilisateurs.
Les solutions CIAM (Customer Identity and Access Management) sont conçues pour gérer les identités et les accès des clients et offrir une expérience utilisateur fluide et sécurisée. Ping Identity, par exemple, permet une authentification sans friction et une gestion des consentements pour les clients, tandis que ForgeRock se concentre sur l'interopérabilité et la personnalisation des expériences client.
En 2023, 90 % des entreprises ont fait face à des menaces liées à l’identité, avec un impact commercial dans 84 % des cas, selon une étude de l'Identity Defined Security Alliance (IDSA). Pour relever ces défis de sécurité croissants, l'IAM continue de progresser en intégrant des technologies avancées.
Les IAM basées sur le cloud, telles que celles proposées par Okta et Azure AD, permettent aux entreprises de gérer efficacement les identités des utilisateurs dans des environnements hybrides et multi-cloud, une intégration plus simple et moins chère. À l’avenir, ces solutions visent à renforcer davantage la gestion sécurisée des identités dans des environnements de plus en plus complexes.
En utilisant l'IA, les outils IAM peuvent détecter des comportements anormaux, prévenir les accès non autorisés, automatiser les processus de gestion des identités, analyser les risques en temps réel et appliquer des politiques d'accès conditionnel. Cette approche promet de continuer à évoluer en augmentant la précision et la réactivité des systèmes IAM face aux attaques sophistiquées.
Avec l'augmentation du travail à distance et de la mobilité des employés, l'IAM doit s'adapter pour sécuriser les accès, quels que soient l’endroit et l’appareil utilisé. Désormais, les solutions IAM offrent des fonctionnalités de gestion des identités et des accès qui prennent en compte la localisation, l'appareil et d'autres facteurs contextuels pour assurer une sécurité robuste, sans compromettre la fluidité de l’expérience utilisateur.
Le modèle de sécurité Zero Trust repose sur le principe de ne jamais faire confiance et de toujours vérifier. Il garantit que chaque utilisateur et chaque appareil soient authentifiés et autorisés en permanence. Cette approche est en constante évolution pour une intégration plus poussée de l'IAM et un renforcement de la sécurité à tous les niveaux de l'infrastructure informatique.