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Méthode agile : une approche flexible de la gestion de projet

Publié il y a 6 jours
Méthode agile : une approche flexible de la gestion de projet

71 % des sociétés spécialisées en informatique utilisent la méthode agile au cours de leur cycle de développement selon un rapport publié en 2024 par State of Agile. L’agilité est devenue une pratique clé des sociétés du secteur numérique : sa flexibilité et sa réactivité sont des avantages indéniables sur un marché mouvant et concurrentiel.

Face à la complexification des projets numériques, les méthodes agiles ont émergé pour répondre aux problématiques entraînées par les approches traditionnelles, imposant un cadre rigide et une démarche linéaire qui limitait l’évolutivité des projets. L’agilité prend le contrepied de ces méthodologies : adaptable et itérative, elle s’ajuste en permanence aux besoins métiers et aux attentes du client et des utilisateurs.

Mais qu’est-ce que la méthode agile ? Quels sont les frameworks les plus utilisés ? Comment intégrer cette démarche dans un projet informatique ? Freelance-Informatique vous présente les fondamentaux de l’agilité. Suivez le guide !

Qu’est-ce que la méthode agile ?

La méthode agile est une approche de gestion de projet qui privilégie la flexibilité, l’adaptabilité et la collaboration continue entre les parties prenantes. Contrairement aux méthodes traditionnelles, qui suivent une planification linéaire, l’agilité repose sur un processus itératif et incrémental.

Elle permet de diviser un projet en petites étapes appelées itérations, au sein desquelles des fonctionnalités sont développées, testées et améliorées en fonction des retours des utilisateurs. L’objectif est de concevoir un produit final performant, en évitant les longues phases de conception sans validation intermédiaire.

L’approche agile est très populaire en informatique et en développement logiciel, notamment pour les projets d’ampleur ou au long cours, car elle permet de s’adapter rapidement aux évolutions des besoins métiers, aux retours des clients et des utilisateurs, aux imprévus techniques et aux changements technologiques.

Son succès repose sur quatre valeurs fondamentales, issues du Manifeste Agile publié en 2001 par un groupe d’experts du développement logiciel. La méthode agile préfère ainsi :

  • Les individus et leurs interactions aux processus et outils ;
  • Un logiciel fonctionnel à une documentation exhaustive ;
  • La collaboration avec les clients à la négociation contractuelle ;
  • L’adaptation au changement au suivi d’un plan rigide.

Il n’existe en réalité pas une, mais plusieurs méthodes agiles, que l’on appelle frameworks. Ces derniers constituent en quelque sorte des boîtes à outils, en instaurant divers rôles, pratiques, documents ou événements d’équipe pour intégrer l’agilité au cycle de développement d’un produit. Scrum, Kanban, Extreme Programming ou SAFe sont les méthodes agiles les plus répandues.

Aujourd’hui, la méthode agile est utilisée bien au-delà du domaine informatique : elle s’applique à des secteurs comme le marketing, la gestion d’entreprise, la logistique ou encore la finance.

Les principales méthodes agiles

Scrum

Scrum est le framework agile le plus populaire. Selon l’éditeur logiciel Version One, 56 % des équipes agiles ont recours à cette méthode. Particulièrement adaptée aux projets informatiques, elle repose sur un développement itératif et incrémental avec des sprints, qui sont des cycles courts d’une à quatre semaines, permettant de livrer régulièrement des fonctionnalités.

Scrum repose sur des rôles précis, des documents appelés artefacts et des événements d’équipe.

Les trois rôles clés sont les suivants :

  • Le Product Owner, qui priorise les fonctionnalités à développer et gère la feuille de route du projet ;
  • Le Scrum Master, qui facilite le processus de développement et veille au respect des pratiques Scrum ;
  • L’équipe de développement, constituée de techniciens comme les développeurs, les testeurs ou les UI/UX designers, chargés de concevoir le produit.

Les trois artefacts majeurs sont :

  • Le Product Backlog : une liste des fonctionnalités à développer ;
  • Le Sprint Backlog : l’ensemble des tâches à réaliser lors d’un sprint ;
  • L’incrément : le résultat du sprint, c’est-à-dire la version améliorée du produit issue de ce cycle de développement.

Enfin, quatre réunions structurent le quotidien des équipes de développement :

  • Le Sprint Planning, pour planifier les missions du sprint ;
  • Le Daily Stand-up Meeting, réunion quotidienne pour suivre l’avancement de chacun ;
  • La Sprint Review, afin de présenter les livrables aux parties prenantes ;
  • La Sprint Retrospective, qui permet d’identifier les axes d’amélioration.

Kanban

Kanban est une méthode agile visuelle qui repose sur la gestion des flux de travail grâce à un tableau de suivi. Contrairement à Scrum, cette méthodologie ne divise pas le projet en itérations fixes. Elle a été popularisée par des solutions SaaS (Software As A Service) comme Trello ou Notion.

Son principe clé est de permettre aux équipes de visualiser le flux de travail grâce à un tableau Kanban divisé en trois colonnes, en fonction de l’avancement des tâches : “À faire”, “En cours” et “Terminé”. Dans chaque colonne, les missions sont représentées sous forme de cartes qui détaillent le travail à effectuer : fonctionnalité à développer, bug à résoudre, etc.

Kanban a pour objectif de limiter le travail en cours en évitant l’accumulation des tâches, mais aussi de mesurer et d’améliorer continuellement le flux de production. Cette approche est adaptée aux équipes en flux tendu, effectuant des missions comme le support IT ou la maintenance informatique.

Extreme Programming (XP)

Extreme Programming est une méthode agile spécifiquement conçue pour le développement logiciel. Elle met l’accent sur la qualité du code, l’amélioration continue et la réactivité face aux changements.

Extreme Programming repose sur plusieurs principes clés :

  • Un développement itératif, en livrant rapidement de nouvelles versions, améliorées progressivement ;
  • Le Test-Driven Development (TDD), ou développement piloté par les tests, caractérisé par l’élaboration des tests avant la rédaction du code ;
  • Le développement en binôme, aussi appelé Pair Programming, qui consiste en la collaboration de deux développeurs sur un même code pour en améliorer la qualité ;
  • Le refactoring, en optimisant continuellement le code afin de le rendre plus performant ;
  • Les retours d’expérience rapides, grâce à des interactions fréquentes avec le client.

XP est une excellente approche pour les produits pour lesquels la robustesse du code est primordiale, notamment les logiciels complexes ou critiques aux exigences élevées.

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SAFe

SAFe (Scaled Agile Framework) est une méthode conçue pour appliquer l’agilité à grande échelle, au sein des entreprises et des équipes de taille importante. Cette approche répond aux défis liés à la gestion de projets d’envergure, dans lesquels de nombreux interlocuteurs sont impliqués. SAFe est ainsi recommandée aux grands groupes souhaitant adopter l’agilité tout en maintenant une gouvernance efficace.

La méthode SAFe est structurée autour de quatre niveaux évolutifs, en fonction du degré de complexité de l’organisation :

  1. Niveau équipe : pour structurer une équipe de développement, généralement basée sur Scrum ou Kanban ;
  2. Niveau programme : pour coordonner plusieurs équipes grâce à un Agile Release Train (ART) ;
  3. Niveau grande solution : afin de structurer plusieurs ART travaillant ensemble ;
  4. Niveau portefeuille : l’ensemble de l’entreprise a alors adopté la méthode agile et tous ses départements doivent être coordonnés autour de ce type de pratiques.

Les 4 étapes clés pour utiliser la méthode agile en gestion de projet

Étape 1 : définir le cadre du projet agile

Avant de basculer vers une approche agile, il est crucial de cerner les objectifs du projet, en collaboration avec la maîtrise d’ouvrage, le client et les utilisateurs finaux.

Identifier les besoins métiers et les attentes des parties prenantes, afin de lister les fonctionnalités clés et de prioriser les livrables, est une étape incontournable, dont découle le choix du framework agile le plus adapté.

Le choix de la méthode agile dépend ensuite de la nature du projet et de la structure de l’équipe de développement :

  • Scrum est idéal pour les produits nécessitant des livraisons fréquentes sous forme de sprints. Il permet de faire appel à une équipe autonome et auto-organisée, qui doit cependant être formée à cette méthodologie spécifique ;
  • Kanban est adapté aux équipes ayant un flux de travail continu (maintenance, service client, support IT). Son approche visuelle permet une intégration rapide au sein d’effectifs peu formés à l’agilité ;
  • Extreme Programming doit être privilégié pour les projets techniques aux exigences élevées, nécessitant un code très fiable, tels que les applications destinées au secteur bancaire ou médical ;
  • SAFe est recommandé pour les grandes entreprises qui souhaitent déployer l’agilité à leur échelle.

De nombreuses entreprises adoptent leur propre façon de travailler, en créant une méthode hybride qui allie les pratiques agiles conformes au produit développé.

Après avoir sélectionné une méthode, il est crucial de poser un cadre de travail. Si l’agilité est flexible, elle nécessite néanmoins l’adoption d’une structure, en définissant :

  • La fréquence des itérations, s’il y en a ;
  • Les rôles et responsabilités de chacun ;
  • Les réunions incontournables ;
  • Les livrables et documents clés ;
  • Les outils de suivi adoptés.

Étape 2 : instaurer une culture agile

L’adoption fluide de l’agilité implique avant tout une culture d’entreprise adéquate. La gestion de projet agile ne se limite pas à une méthodologie, mais nécessite un changement d’état d’esprit à insuffler aux équipes, basé sur la collaboration, l’amélioration continue et la communication fluide.

Quelques pratiques clés peuvent ainsi être mises en œuvre :

  • Organiser des formations et des ateliers pédagogiques ;
  • Encourager les équipes à obtenir des certifications, notamment la qualification de Scrum Master ;
  • Proposer des sessions de coaching par des experts en agilité.

L’un des points forts des méthodes agiles est l’autonomie apportée aux équipes de développement. Cette capacité d’auto-organisation est très valorisante pour les collaborateurs. Cependant, il est souvent nécessaire de faire évoluer les mentalités en ce sens : de nombreuses structures reposent sur l’autorité hiérarchique et le cloisonnement des responsabilités.

Enfin, une attention particulière doit être accordée à l’instauration d’un climat de transparence, poussant chacun à communiquer efficacement sur son avancement et sur les pistes d’amélioration qu’il peut adopter.

Étape 3 : mettre en place des outils adaptés

L’agilité repose sur une organisation fluide et efficace, structurée grâce à des outils adaptés pour assurer le suivi des tâches et la collaboration entre les équipes.

Des solutions de gestion de projet agile peuvent ainsi être employées :

  • Jira : notamment utilisé pour Scrum et SAFe, ce logiciel permet d’organiser les sprints et suivre l’évolution du projet ;
  • Trello : ce tableau Kanban facilite le suivi des missions ;
  • Monday : cette application de gestion des tâches simplifie les processus de travail en les regroupant sur une plateforme unique.

Les outils de communication jouent aussi un rôle central dans l’adoption des pratiques agiles, en fluidifiant la communication entre les équipes. Slack ou Microsoft Teams répondent notamment à ce besoin. Il existe également des solutions de brainstorming interactifs comme Miro ou Mural, conçues pour stimuler les interactions.

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Étape 4 : suivre une démarche d’amélioration continue

Une fois l’agilité implémentée, l’optimisation de la méthode de travail est un processus au long cours. Définir des indicateurs de performance permet tout d’abord un suivi objectif du projet agile, à travers des KPIs (Key Performance Indicators) pertinents, tels que :

  • Le lead time : le temps écoulé entre l’idée et la livraison ;
  • Le cycle time : la durée nécessaire pour réaliser une tâche ;
  • La velocity : le nombre de tâches complétées lors d’un sprint ;
  • Le NPS (Net Promoter Score) : la satisfaction des clients et des utilisateurs finaux.

La méthode agile est flexible par essence. Les équipes doivent ainsi ajuster les processus et expérimenter différentes approches en permanence, par exemple en modifiant la durée des sprints ou en adoptant de nouveaux outils collaboratifs.

Enfin, la gestion de projet agile doit s’inspirer de la Sprint Retrospective de Scrum en organisant régulièrement des échanges dédiés à l’analyse critique des méthodes utilisées. L’objectif ? Identifier les freins et déterminer les actions correctives à mettre en place afin d’améliorer l’efficacité des flux de travail.

La méthode agile : avantages et défis

Les points forts de l’agilité

Si les projets agiles ont 28 % plus de chance d’aboutir que ceux faisant appel à une approche traditionnelle, selon PwC, c’est grâce aux nombreux atouts de l’agilité :

  • Une grande flexibilité : les projets agiles sont conçus pour évoluer au fil du temps en fonction des retours des clients et des ajustements nécessaires. Loin des méthodologies rigides, l’agilité permet d’intégrer de nouvelles demandes sans perturber l’ensemble du projet ;
  • Une capacité d’amélioration continue : les cycles de développement courts permettent de livrer rapidement des versions fonctionnelles, tout en optimisant en permanence leurs fonctionnalités. Ce principe s’applique également aux processus de travail, qui font l’objet de rétrospectives régulières ;
  • Une meilleure gestion des risques : les problèmes sont détectés sans délai grâce aux retours réguliers des parties prenantes. Le découpage du travail en lot de tâches limite en outre les erreurs de planification et les retards de livraison ;
  • Un engagement fort des équipes : la méthode agile valorise l’autonomie et la prise d’initiative, ce qui renforce la motivation des collaborateurs. La transparence et la communication sont au cœur du processus, ce qui décuple la collaboration et l’entraide ;
  • Un Time To Market (TTM) optimisé : grâce aux itérations rapides et aux livraisons fréquentes, les projets aboutissent rapidement à des résultats exploitables. Le client a ainsi la possibilité de proposer au public une première version fonctionnelle du produit, quitte à l’améliorer par la suite en se basant sur les suggestions des utilisateurs.

Les points faibles des pratiques agiles

Malgré ses nombreux avantages, l’agilité ne s’adapte pas à toutes les organisations ni à tous les types de projets. Elle comporte des inconvénients à prendre en compte avant d’instaurer cette démarche :

  • Un besoin de formation et d’acculturation : l’agilité requiert un changement profond d’état d’esprit au sein des équipes, notamment dans les organisations traditionnelles, au fonctionnement hiérarchique poussé et aux processus rigides et codifiés. La transition vers les méthodes agiles peut ainsi être complexe, en particulier pour les grandes entreprises habituées aux modèles prédictifs ;
  • Un manque de cadre : l’agilité repose sur une planification évolutive, ce qui est parfois perçu comme une absence de rigueur dans certaines organisations habituées aux approches traditionnelles. L’absence de livrables figés constitue également une source de frustration pour les clients et les commanditaires ;
  • Un risque de dérive du périmètre : aussi appelé scope creep, cet effet entraîne une perte de vue par les équipes de l’objectif initial et aboutit à une forte insatisfaction du client. Sans une gouvernance efficace, une grande flexibilité mène à une accumulation des itérations sans aboutir à un résultat final cohérent ;
  • Une forte dépendance à l’implication du client : la réussite d’un projet agile repose sur la collaboration active des parties prenantes. Si le client ou l’utilisateur final ne s’implique pas dans les échanges, les décisions manquent de direction claire ;
  • Un suivi budgétaire plus complexe : contrairement aux méthodes traditionnelles où le budget est défini dès le départ, l’agilité fonctionne par cycles, ce qui complique la gestion financière du projet en l’absence de feuille de route prédéfinie.

FAQ sur la gestion de projet agile

Comment adapter la méthode agile aux freelances ?

Pour un indépendant, l’approche Kanban permet d’organiser efficacement le travail à réaliser lors d’une mission freelance, à l’aide d’outils comme Trello ou Notion. Cette méthode visuelle fluidifie la communication avec le client et lui donne un aperçu concret de l’évolution du projet.

Faut-il être certifié pour appliquer la méthode agile ?

Non, il n’est pas obligatoire d’être certifié pour appliquer la méthode agile, mais un diplôme constitue un atout pour structurer ses connaissances et gagner en crédibilité. Des certifications comme Professional Scrum Master, PMI-ACP ou Agile Project Management améliorent l’employabilité des professionnels et apportent plus de visibilité à un indépendant sur une plateforme freelance.

Quels sont les projets informatiques les plus adaptés à l'adoption des méthodes agiles ?

Les produits informatiques complexes, évolutifs et nécessitant une forte interaction avec les utilisateurs sont les plus adaptés aux méthodes agiles. Le développement d'applications web et mobiles ou de logiciels SaaS bénéficie ainsi particulièrement de cette approche.

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