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Agilité informatique : tout savoir sur cette méthode flexible

Publié le 20/03/2025
Agilité informatique : tout savoir sur cette méthode flexible

53 % des sociétés utilisent au moins une technique de la méthodologie agile selon le Project Management Institute. Pour rester compétitives, les entreprises ont recours à ces méthodes de travail flexibles, afin de mener à bien leurs projets en un temps record, sans entacher leur qualité. L’agilité s’est ainsi imposée comme une approche incontournable de la gestion de projet IT.

Contrairement aux démarches traditionnelles qui imposent un cadre rigide et séquentiel, la méthode agile privilégie l’adaptabilité, la collaboration et l’amélioration continue. Popularisée par le Manifeste Agile en 2001, cette démarche met l’accent sur la livraison rapide et incrémentale des fonctionnalités pour assurer une meilleure réactivité face aux imprévus. Scrum, Kanban, Extreme Programming : de nombreuses sociétés IT intègrent désormais ces frameworks agiles dans leurs process.

Quels sont les principes fondamentaux de la méthode agile en informatique ? Quelles sont les différentes méthodes utilisées ? Quelles bonnes pratiques adopter pour une mise en œuvre réussie ? Freelance-Informatique répond à toutes vos questions.

Qu’est-ce que la méthode agile ?

L’agilité en informatique : la définition

La méthode agile est une approche de gestion de projet qui repose sur un processus itératif et incrémental. Rapide, adaptable et basée sur les échanges entre les équipes techniques et la maîtrise d’ouvrage, elle est très utilisée en développement web et logiciel.

Contrairement aux méthodes traditionnelles comme le cycle en V, qui suivent une séquence de développement linéaire et rigide, la méthodologie agile est fondée sur la réalisation de plusieurs itérations successives.

Les procédés de gestion de projet classiques consistent à aborder les différentes étapes de réalisation les unes après les autres : analyse, conception, développement, tests et déploiement. À l’inverse, avec la méthode agile, un projet IT est divisé en plusieurs cycles courts, qui permettent d’obtenir des livrables réguliers et de s’adapter en continu aux retours des utilisateurs ou aux changements de priorités.

L’objectif principal de la méthode agile est de livrer rapidement un produit fonctionnel, tout en restant flexible face aux modifications des exigences de la maîtrise d’ouvrage. Le projet est ainsi développé par strates successives qui se superposent, en fonction des retours du client final, pour développer les fonctionnalités au plus près des besoins des usagers.

L’origine de la méthode agile

Les débuts de l’agilité remontent aux années 1990, période durant laquelle les méthodes de gestion de projet classiques montraient leurs limites face à la complexité croissante des projets numériques. Les cycles de développement étaient alors longs et rigides, ce qui entraînait des dépassements de budget et des retards fréquents, tout en menant à la livraison de logiciels parfois inadaptés aux besoins réels.

En réponse à ces problématiques, un groupe de 17 experts en développement logiciel s’est réuni en 2001 aux États-Unis et a rédigé le Manifeste Agile. Ce document fondateur définit quatre valeurs fondamentales et douze principes qui guident les pratiques agiles.

Les quatre valeurs essentielles du Manifeste Agile privilégient :

  1. Les individus et leurs interactions plutôt que les processus et les outils ;
  2. Un logiciel fonctionnel plutôt qu’une documentation exhaustive ;
  3. La collaboration avec les clients plutôt que la négociation contractuelle ;
  4. L’adaptation au changement plutôt que le suivi d’un plan rigide.

De nombreuses approches basées sur le Manifeste Agile ont vu le jour, comme Scrum. Il n’existe en réalité pas une seule, mais plusieurs méthodes agiles, parfois appelées frameworks.

Les principes de fonctionnement de la méthode agile

La gestion de projet agile repose sur plusieurs principes qui assurent la fluidité du processus et la rapidité de développement des projets, sans perdre en qualité.

L’agilité repose ainsi sur quelques fondements clés :

  • Une approche itérative et incrémentale : plutôt que de livrer un produit fini après plusieurs mois ou années de développement, cette méthode propose une approche par cycles courts, d’une durée d’une à quatre semaines. Chaque sprint permet de développer une version fonctionnelle du produit, qui peut être testée et améliorée au fil du temps ;
  • L’implication active du client : le client final est impliqué tout au long du projet pour fournir des retours fréquents et s’assurer que le produit correspond à ses attentes. Cette proximité avec la maîtrise d’ouvrage permet d’éviter les mauvaises surprises en fin de développement et d’adapter les priorités en fonction des besoins réels ;
  • L’autonomie des équipes : les experts techniques sont auto-organisés et multidisciplinaires. L’équipe agile regroupe ainsi des développeurs, des testeurs, des designers et des Product Owners, qui collaborent sans hiérarchie rigide ;
  • L’amélioration continue : à la fin de chaque sprint, une rétrospective est organisée pour identifier les points à améliorer, afin d’ajuster les processus de conception et d’optimiser la productivité ;
  • Une communication fluide : l’agilité favorise les échanges réguliers entre les équipes via des réunions quotidiennes, appelées Daily Stand-up Meetings. Véritables rituels, ces moments d’échange permettent à tous de suivre l’avancement du projet et d’identifier rapidement les blocages, sans perte de temps ;
  • Des tests continus : contrairement aux approches classiques où les tests n’interviennent qu’en fin de projet, les méthodes agiles intègrent des tests automatisés et des validations intermédiaires tout au long du cycle de développement.

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Les différents types de méthodes agiles

Scrum : le framework agile le plus populaire

Scrum est aujourd’hui le framework agile le plus utilisé en gestion de projet informatique. Son principe de base ? Les fameux sprints ou cycles de développement courts et itératifs. Lors de chaque cycle, l’objectif est de livrer une version fonctionnelle du produit, qui est ensuite testée et améliorée en fonction des retours des utilisateurs finaux.

Plusieurs rôles clés interviennent :

  • Le Product Owner (PO) : c’est le responsable du backlog produit, qui est une liste de fonctionnalités et d’items à développer. Il priorise les missions à effectuer en fonction des besoins métiers ;
  • Le Scrum Master : il s’agit du garant du respect de la démarche Scrum. Il facilite la communication et aide l’équipe à lever les obstacles ;
  • L’équipe de développement : composée de développeurs, de testeurs, de DevOps ou encore de designers UX/UI, elle est autonome et auto-organisée.

Le processus de développement Scrum comprend quatre phases cruciales :

  • Le Sprint Planning, c’est-à-dire la définition des tâches à réaliser ;
  • Le Daily Stand-up Meeting, une réunion rapide et quotidienne pour suivre l’avancement et identifier les blocages, qui a généralement lieu en début de journée ;
  • La Sprint Review, une présentation des fonctionnalités développées au client et aux parties prenantes concernées ;
  • La Sprint Retrospective, qui consiste en l’analyse des points à améliorer pour optimiser la prochaine étape.

Kanban : un flux de travail optimisé

Kanban est une méthode agile visuelle qui a été popularisée par Trello, Monday.com ou Notion. Cette démarche repose sur l’optimisation des flux de travail. Contrairement à Scrum, Kanban ne fonctionne pas avec des sprints, mais avec un système de gestion des tâches en flux continu.

Kanban s’articule ainsi autour de principes fondamentaux :

  • La visualisation du travail : les tâches sont représentées sur un tableau Kanban, divisé en colonnes qui correspondent à l’état d’avancement de chaque action à effectuer (à faire, en cours ou terminé) ;
  • La limitation de la charge de travail : un nombre maximal de missions peut être ajouté dans chaque colonne, afin d’éviter l’engorgement ;
  • La gestion des flux : une fois une tâche terminée, une nouvelle mission peut être lancée pour assurer un processus fluide et ininterrompu.

Le succès de cet outil repose sur la simplicité et la clarté de la démarche : le suivi de la charge de travail est visuel et accessible à tous les membres de l’organisation, ce qui permet d’améliorer la productivité en se concentrant sur les priorités.

Extreme Programming (XP) : la qualité du code avant tout

Extreme Programming (XP) est une méthode agile dédiée au développement logiciel, centrée sur la qualité du code et la satisfaction du client.

Cette pratique est fondée sur des principes qui respectent le Manifeste Agile :

  • Un développement itératif : plusieurs versions du logiciel sont livrées simultanément par les équipes techniques pour permettre des retours fréquents ;
  • Le pair programming : des équipes de deux développeurs travaillent ensemble sur une même fonctionnalité pour accroître sa qualité et réduire les erreurs ;
  • Le Test-Driven Development (TDD) : le développement piloté par les tests consiste à élaborer ces derniers avant de procéder au développement. Les scénarios de tests servent ainsi de guides pour optimiser les fonctionnalités et rédiger le code le plus fiable possible ;
  • Le déploiement continu : le code est testé et mis en production continuellement pour éviter les régressions et répondre aux besoins fonctionnels en temps réel ;
  • Le refactoring : les développeurs améliorent leur travail en permanence pour le rendre plus léger, plus performant et plus lisible.

Le point fort de cette méthode ? Elle combine la production d’un code de très grande qualité, grâce aux tests automatisés et au pair programming, avec une forte adaptabilité. Elle est ainsi recommandée pour les projets demandant une grande robustesse logicielle, comme les produits destinés aux secteurs financiers ou médicaux.

Quels sont les avantages de la méthode agile ?

Une grande flexibilité et une adaptabilité au changement

L’un des atouts majeurs des méthodes agiles réside dans leur capacité à s’adapter aux évolutions en cours de projet. Contrairement aux méthodologies classiques, où les spécifications sont figées dès le départ dans un cahier des charges rédigé par la maîtrise d’ouvrage, l’agilité repose sur une approche itérative et incrémentale qui permet de modifier la direction du projet en fonction des besoins métiers, des nouvelles priorités ou des retours utilisateurs.

À la clé ? Une gestion efficace des imprévus. Changement réglementaire, impératif du client, avancée technologique en cours de développement : les méthodes agiles sont une manière de répondre rapidement à ces défis.

De plus, cette flexibilité constitue un moyen efficace de réduire les risques : en testant et en livrant régulièrement de nouvelles fonctionnalités, on évite l’effet tunnel, où l’outil développé ne correspondrait pas aux attentes initiales.

Une collaboration et une communication améliorées

Les méthodes agiles reposent sur un principe fondamental : faciliter la communication et la transparence au sein des équipes et avec les parties prenantes, telles que l’entreprise cliente ou les usagers finaux.

Contrairement aux modèles de gestion de projet traditionnels où les interactions sont limitées, l’agilité encourage les échangesréguliers entre les membres de l’équipe technique et la maîtrise d’ouvrage.

Grâce à des réunions courtes et fréquentes, souvent quotidiennes, les membres de l’équipe agile bénéficient d’une visibilité optimale sur l’avancement du projet et les obstacles qui pourraient se présenter. Cette transparence totale permet à chacun d’appréhender les missions qu’il doit effectuer et leurs résultats concrets, à travers des tableaux Kanban ou le backlog produit.

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Une réduction du time to market

Le Time To Market (TTM) désigne la durée entre l’idée initiale d’une solution et sa mise sur le marché. En informatique, la rapidité de conception est cruciale : consacrer un temps important au développement d’une application entraîne le risque d’une obsolescence avant même sa sortie. Grâce à la méthode agile, les cycles de développement sont accélérés et les premières versions peuvent être livrées rapidement.

Le MVP ou Minimum Viable Product est une version fonctionnelle élémentaire d’un produit, qui répond au besoin de la manière la plus simple possible. Cette première version permet de proposer un outil fonctionnel en peu de temps pour devancer d’éventuels concurrents, quitte à développer des versions plus avancées par la suite.

Agilité informatique : 4 bonnes pratiques à adopter

1 - Mettre en place une culture agile au sein de l’équipe

L’adoption de la méthode agile repose avant tout sur un changement de mentalité et la mise en place d’une culture de la collaboration. Mettre cette démarche en œuvre nécessite un engagement fort de chaque partie prenante, des développeurs aux Product Owners, en passant par les managers.

Plusieurs bonnes pratiques sont à adopter :

  • Impliquer toute l’équipe dès le début du projet, à l’aide d’une approche pédagogique qui permet à chacun de comprendre les principes agiles pour mieux les appliquer ;
  • Encourager l’autonomie et la responsabilisation : chaque membre de l’équipe technique doit être proactif dans la résolution des problèmes et la prise de décision ;
  • Adopter des outils collaboratifs : des solutions comme Jira, Trello ou Notion permettent de centraliser les missions et d’avoir une vision claire de l’avancée du projet, notamment à l’aide de tableaux Kanban ;
  • Accepter l’amélioration continue : le principe clé de cette démarche est d’expérimenter, d’analyser et d’ajuster en fonction des résultats et des retours des parties prenantes. Les fonctionnalités développées feront donc l’objet de correctifs : l’idée est avant tout de produire rapidement un outil fonctionnel.

2 - Favoriser la communication et les feedbacks réguliers

L’un des piliers de la méthodologie agile repose sur une communication fluide et continue entre tous les acteurs des projets informatiques. Comment encourager ces échanges ?

  • Les Daily Stand-up Meetings sont une pratique efficace pour partager rapidement l’avancement des tâches et identifier les obstacles ;
  • Les applications de communicationen ligne peuvent être un facteur clé de réussite : Slack, Microsoft Teams ou Discord facilitent les échanges et la transmission d’informations ;
  • La mise en place de Sprint Reviews et de Sprint Retrospectives favorise la récolte de retours d’expérience et la réflexion sur des pistes d’amélioration pour les prochains sprints ;
  • L’implication des clients et des utilisateurs finaux permet de récolter des remarques régulières et précieuses pour concevoir la solution en fonction des attentes réelles.

3 - Automatiser les tests et intégrer le DevOps pour plus d’efficacité

Méthode agile rime avec livraison rapide et amélioration continue. Pour éviter que les cycles courts ne nuisent à la qualité de l’outil développé, il est essentiel de s’assurer de la performance du code en automatisant les tests et en s’appuyant sur une approche DevOps.

Automatiser les tests unitaires, fonctionnels et d’intégration permet de réduire les erreurs humaines, mais aussi d’accélérer la mise en production en identifiant rapidement les anomalies et en réduisant les délais de correction. Surtout, il s’agit d’une clé pour assurer la livraison continue, pour des mises en production régulières et fluides.

4 - Suivre et adapter les indicateurs de performance

Les méthodes agiles ne se résument pas à des sprints rapides et à des livraisons fréquentes. Cette démarche d’amélioration continue s’accompagne d’indicateurs de performance ou KPIs (Key Performance Indicators), à surveiller en permanence pour mesurer l’efficacité des processus afin d’optimiser la productivité des équipes.

Quels KPIs suivre ?

  • Le Velocity Chart : il mesure la capacité de l’équipe à livrer rapidement des user stories, c’est-à-dire des fonctionnalités décrites du point de vue de l’utilisateur final, sur plusieurs sprints ;
  • Le Lead Time et le Cycle Time : ils indiquent respectivement le temps nécessaire pour transformer une idée en produit et le temps moyen pour réaliser une tâche ;
  • Le taux de satisfaction des utilisateurs : à travers des sondages NPS (Net Promoter Score) ou des analyses comportementales, il est possible de s’assurer que la solution répond aux attentes.

FAQ

Quelle est la différence entre la méthode agile et les approches traditionnelles ?

La méthode agile repose sur des cycles courts, une livraison continue et une collaboration approfondie avec le client, permettant des ajustements fréquents. À l’inverse, les démarches traditionnelles suivent un processus linéaire avec une planification détaillée dès le départ, limitant la flexibilité une fois le projet lancé.

La méthode agile est-elle adaptée à tous les projets informatiques ?

Cette démarche convient particulièrement aux outils complexes et évolutifs, pour lesquels les besoins peuvent changer rapidement : développement web, applications mobiles, SaaS (Software As A Service). En revanche, pour des projets très réglementés, par exemple dans les domaines de l’aéronautique, de la santé ou de la défense, une approche traditionnelle est parfois plus appropriée.

Un freelance peut-il appliquer les méthodes agiles dans ses missions ?


Oui, un travailleur indépendant peut travailler dans cette démarche lors d’une mission freelance. Des certifications spécialisées, par exemple pour la méthode Scrum, peuvent notamment l’aider à se démarquer sur une plateforme freelance, car cette méthodologie de travail est recherchée par de nombreuses entreprises.

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