Pas une seule entreprise ne peut se vanter d’être jamais confrontée à un évènement qui vient affecter sa santé financière. Celles qui choisissent de mettre en place une gestion des risques s’affranchissent de difficultés plus sérieuses et sont donc mieux préparées à certaines éventualités. Qu’est-ce que la gestion des risques ? Quels sont ses enjeux ? Il existe non pas un risque, mais diverses typologies de risque. Tout comme il existe de multiples sortes de gestion des risques. Abordons toutes ces notions pour une approche simple et concrète de ce domaine de gestion.
Définitions et bénéfices majeurs de la gestion des risques
Avant de nous focaliser sur les divers types de gestion, tâchons de comprendre ce qu’est un risque et ce qu’il représente au sein d’une organisation.
Les notions fondamentales
Le risque
Un risque est un évènement dont l’occurrence peut causer des dommages plus ou moins importants à l’entreprise et qui impacteraient donc sa solidité financière. Chaque risque représente potentiellement une menace.
Devant ces risques prévisibles ou imprévisibles, il incombe à l’entreprise d’essayer de s’en prémunir. Comment les identifier ? Comment évaluer leur ampleur ? Quelle stratégie déployer ? C’est tout l’enjeu de la gestion des risques.
La gestion des risques
La gestion des risques ou Risk management est un processus qui consiste à identifier et estimer toutes les menaces qui peuvent peser sur la santé financière de l’entreprise. Le but repose sur la mise en œuvre de stratégies pour parvenir à faire face à ces risques (ou menaces). Une bonne maîtrise des risques agit sur la rentabilité d’une entreprise ; si le risque est sévère, l’impact peut être fatal sur son activité, ses finances et ses marges commerciales.
Les divers types de risques
L’entreprise peut rencontrer toutes sortes de risques, de diverses natures. Les risques internes recensent notamment un défaut de conformité avec les normes, un processus de fabrication altéré, des problèmes de liquidité, de la fraude… Les risques externes comprennent la fluctuation des taux d’intérêt, les catastrophes naturelles… Listons à présent les types de risques les plus courants :
- Le risque de marché : c’est la fluctuation des prix du marché.
- Le risque de crédit (ou de contrepartie) : c’est lorsque le partenaire financier devient défaillant, quand il ne peut plus honorer ses engagements.
- Le risque de change : c’est la perte de valeur d’une devise subie à cause de la variation du cours du change.
- Le risque de liquidité : c’est la difficulté à convertir un produit financier en liquidité lors d’une opération de vente ou d’achat.
- Le risque règlementaire.
- Le risque opérationnel : c’est la perte liée à une défaillance de la gestion courante d’une activité. Ce risque est large puisqu’il peut émaner de cinq sources différentes : le système d’information, les processus, les personnes, les évènements extérieurs et le juridique.
Les bénéfices
On vient de le voir, les risques sont nombreux et de toutes natures. La gestion des risques ne doit donc pas être négligée, mais au contraire occuper une place centrale dans les process et politiques de l’entreprise. D’autant plus que les bénéfices sont nombreux :
- Il est plus aisé de prendre des décisions, planifier et prioriser certaines actions.
- L'allocation d'un capital ou de ressources est réalisée avec plus de clairvoyance et donc d’efficacité.
- L’anticipation devient systématique pour minimiser au maximum les impacts de certaines menaces.
La gestion des risques prend toute sa valeur lorsque l’entreprise se confronte à un élément nouveau (nouveau produit, nouveau marché, nouveau fournisseur…). Quel risque a-t-elle à travailler dorénavant de cette façon ?
Les diverses catégories de gestion des risques
Face à une économie mondiale de plus en plus complexe ou des bouleversements de grande ampleur comme la pandémie de la Covid-19, la gestion des risques prend désormais une tout autre dimension. Voyons plus en détail ce processus avec la présentation des diverses catégories de gestion des risques.
La gestion des risques fournisseurs
Cette gestion va s’assurer que les produits ou les services des tiers n’aient aucun impact négatif sur le plan financier, mais aussi règlementaire et stratégique de l’entreprise. Le but est de vérifier que certaines conditions sont remplies pour in fine approuver partenaires, fournisseurs et vendeurs. C’est dans un contrat remis aux fournisseurs que ces conditions sont stipulées ; il insiste notamment sur la sécurité des informations et la conformité règlementaire.
La gestion des risques fournisseurs est devenue centrale dans un service dédié aux achats. Identifier les risques liés à la relation fournisseur agit en faveur de la stabilité financière de l’entreprise. Ils peuvent être regroupés en 5 grands domaines :
- les risques stratégiques et financiers ;
- les risques opérationnels ;
- les risques contractuels et juridiques ;
- les risques métiers ;
- les risques en termes d’images.
La gestion des risques de tiers
Elle est aussi rencontrée sous l’acronyme TPRM pour (en anglais) Third Party Risk Management. La gestion des risques de tiers est un enjeu légal majeur. Elle va au-delà de la gestion des risques fournisseurs puisqu’elle inclut tous vos tiers : vos partenaires, vos franchises, peut-être des organisations caritatives, vos fournisseurs. Les grands groupes ont même un devoir de vigilance, face auquel des sanctions peuvent être envisagées s’il est non respecté.
Cette gestion se base sur celle des risques fournisseurs pour être étendue ensuite à d’autres tiers. Voici les 3 risques les plus courants que les fournisseurs peuvent faire courir à une entreprise :
- Le risque règlementaire et juridique : si un tiers nuit au respect d’une politique interne, s’il enfreint une loi.
- Le risque opérationnel : une violation des données nuit aux activités de l’entreprise.
- Le risque de réputation (ou financier) : si des pièces défectueuses vous sont fournies, cela peut nuire à votre réputation.
Les risques liés aux achats
La gestion des risques est au cœur des services achats pour la pérennité et la fiabilité de ses processus d’achats. Il est important pour chaque entreprise et sa division des achats de pouvoir cartographier tous les types de risque auxquels elles peuvent être confrontées.
Les risques externes sont multipliés par la mondialisation : ce sont des risques techniques, de contrôle qualité, industriels ou économiques.
Des risques internes, propres donc à l’entreprise peuvent survenir : ce sont des risques métiers, des défaillances d’organisation…
Les risques de change
Si les taux de change entre devises sont soumis à des variations, investisseurs et entreprises peuvent être affectés. C’est le risque de change. Sur le marché des devises (ou des changes), aussi appelé FOREX (pour Foreign Exchange), la valeur d’une devise s’exprime toujours en regard de la valeur d’une autre devise. C’est le taux de change.
On observe 2 types de risques de change :
- Le risque de change transactionnel : il se traduit par des pertes de charge.
- Le risque de change bilanciel : il se traduit par des ratios financiers qui se dégradent.
La gestion de la trésorerie a un rôle important à jouer, avec la mise en place d’une couverture du risque de change.